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Vers une levée de l'interdiction de l'irrigation avec les eaux du Rhumel

par R. C.

Lever l'interdiction sur l'utilisation des eaux du Rhumel pour l'irrigation agricole, un vœu très attendu par les agriculteurs. Pour le moment, la question est encore à l'étude au niveau de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Constantine, mais d'autres parties peuvent intervenir dans le débat et porter la contradiction.

«On est à la recherche d'autres sources d'irrigation non conventionnelles, comme la réalisation de station d'épuration», nous a informé M. Yacine Ghediri, le directeur des services agricoles. Vu le manque d'ouvrages qui permettent la conservation des eaux pluviales, ajoute notre interlocuteur, «on est dans l'obligation de trouver des options stratégiques pour l'agriculture et pour l'extension de la superficie irriguée». Les eaux polluées de l'oued du Rhumel font partie de ces options stratégiques ? Une question à laquelle a répondu M. Ghediri comme suit, «tout en veillant à ne pas ouvrir la brèche aux agriculteurs, l'interdiction de l'utilisation des eaux du Rhumel pour l'irrigation ne devrait pas pénaliser toutes les cultures». Et d'ajouter que «ces eaux ne sont pas préjudiciables à la santé sur tout le parcours du Rhumel et elles sont utilisées pour l'irrigation à Mila, pourquoi pas donc à Constantine ?».

Une option très probable mais qui ne se fera pas bien entendu du jour au lendemain, précise-t-on, parce que des prélèvements seront faits le long du Rhumel une fois la crue passée, des prélèvements qui seront soumis à des analyses et tests physiques et bactériologiques en collaboration avec les services hydrauliques, pour déterminer les degrés de pollution dans chaque partie de l'oued. Notre interlocuteur précisera dans le même contexte que des tronçons enregistrent un taux de pollution négligeable comme par exemple au niveau de la localité appelée «Kikaya» à Aïn Smara et ces parties sont de ce fait exploitables pour l'irrigation sans risque sur la santé du consommateur. Quoique «le végétal en lui-même de par sa constitution n'est jamais infecté même s'il se nourrit d'une eau polluée, des facteurs extérieurs déterminent de ce fait si un légume est bon ou non à la consommation, et il revient donc toujours au consommateur de veiller lui-même aux conditions d'hygiène pour se prémunir des maladies», précise notre interlocuteur.

Par ailleurs, deux stations d'épuration sont en cours de réalisation à Ali Mendjelli et à Zighoud Youcef et les travaux de terrassement ont été déjà entamés et deux autres stations du même genre sont en phase d'étude à Aïn Abid et à El Khroub.