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Pour payer l'apport initial des logements AADL et LPA : Ruée sur le prêt sur gage

par J. Boukraa

De plus en plus de personnes, ont recours au prêt sur gage, ces derniers mois à Oran. Chaque jour, entre 300 et 400 personnes font le pied de grue ; près de la banque de développement local BDL.

La petite salle où sont placées des dizaines de chaises s'avère exiguë. Hommes, femmes et jeunes filles hypothèquent divers bijoux en or, avec une rente remboursable dans un délai de 6 mois à 36 mois. La raison à l'origine de ce phénomène est le logement et en particulier l'apport initial du logement AADL.

Selon la majorité des citoyens qui se sont dirigés vers les banques, le prêt sur gage des bijoux est l'exigence immédiate pour payer la première tranche ou l'apport initial dans différents programmes de logements, en premier lieu, ceux de type AADL et LPA et dont les sommes varient entre 270.000 et 500.000 dinars.

« Lahdayade lechedaid», littéralement (les métaux précieux pour les situations difficiles), un dicton bien connu chez nous qui prend ici toute sa signification. « J'ai besoin d'argent, pour verser la première tranche du logement ADDL, c'est pour ça que j'ai recours au prêt sur gage », lance d'emblée une dame, venue d'Arzew. « Je gage mes bijoux pour ne pas les vendre à moitié prix, en plus je préfère qu'une banque me prête de l'argent plutôt qu'un membre de mon entourage », réplique une autre femme. Cette situation s'explique aussi par la chute du prix du gramme de l'or cassé.

La banque a aussi doublé le montant offert pour chaque gramme d'or déposé comme gage. La banque qui offrait auparavant 1.000 dinars contre chaque gramme d'or mis en gage, offre actuellement 2.000 dinars contre chaque gramme d'or.

D'autres mesures ont aussi été prises pour permettre aux citoyens de déposer leurs bijoux. Avant ; la banque n'acceptait que les bijoux locaux et poinçonnés. Actuellement tous les bijoux en or sont acceptés. Une petite virée au niveau de cette banque nous a permis de constater que c'est la ruée.

Selon une source proche de la banque, les milliers de familles dans le besoin recourent à ce moyen auprès des agences de la Banque de développement local existant sur l'ensemble du territoire national. Il y a lieu de souligner que ces agences sont implantées dans cinq wilayas : Annaba, Oran, Constantine et deux à Alger.

Des centaines de citoyens arrivent chaque jour à l'aube de toutes les wilayas avoisinantes pour renforcer une file d'attente constituée d'une foule agglutinée depuis six heures du matin. L'agence régionale de BDL d'Oran située au centre-ville se retrouve, du coup, débordée par le nombre sans cesse croissant de nouveaux gageurs. Le long de la rue qui mène à l'agence, il est impossible de faire un pas.

La personne peut récupérer son bien à tout moment en payant les intérêts sur la durée du dépôt. Une disposition financière somme toute normale, qui ne saurait en rien ressembler à une «faveur» que d'aucuns estiment ainsi, est accordée. Elle permet d'effectuer des versements ponctuels ou anticipés, déductibles du montant global de remboursement.