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Les auto-écoles se plaignent des dos-d'âne

par A.El Abci

L'aménagement anarchique des ralentisseurs et autres dos-d'âne à l'intérieur des agglomérations urbaines, sur les routes nationales, etc., est devenu une véritable hantise, régulièrement dénoncée par les automobilistes mais, également, par les gestionnaires des auto-écoles, qui ont saisi le wali pour leur éradication. En effet et selon le président de la coordination des auto-écoles de la wilaya de Constantine, El Hassen Lebaïli, les professionnels se plaignent de la prolifération de ralentisseurs un peu partout et n'importe comment, au détour d'un grand virage ou dans le creux d'une descente, donnant ainsi du fil à retordre aux dites écoles pour remplir convenablement leur cahier des charges de formation des candidats à la conduite. Notre interlocuteur explique que les auto-écoles éprouvent toutes les difficultés du monde à donner aux postulants une formation complète, exhaustive et de qualité. Et d'indiquer, dans ce cadre et à titre d'exemple, l'impossibilité de faire apprendre aux candidats la manœuvre concernant la troisième vitesse. «Vous enclenchez la première, la deuxième et dès que vous passez la troisième vitesse, vous êtes tout de suite stoppé par un obstacle qui est souvent de taille, à savoir assez haut et fait avec du gros béton, qui a pour effet en plus d'user et de détériorer la mécanique», dénoncera-t-il. Et cela est valable pour de nombreuses cités de la périphérie, à l'instar notamment de Daksi, de Oued El Had et Boussouf, du centre-ville comme la rue Bouchama à Bab El Kantara où la distance n'excède pas les 10 mètres, entre le premier dos-d'âne et le suivant, et même les voies express n'échappent pas à la règle ! «C'est que, poursuivra-t-il, en sus des ralentisseurs aménagés par les services de la mairie, il y a ceux qui relèvent de la propre initiative des citoyens qui, pour plus de sécurité pour leurs enfants et pour eux-mêmes, procèdent à des poses de dos-d'âne devant les écoles et à l'intérieur des cités, ne respectant en la matière ni les normes requises, ni les dimensions, ni les emplacements appropriés et encore moins les matériaux utilisés (surtout de la terre et du béton armé)». Même si l'idée de départ est légitime, à savoir se protéger et rechercher plus de sécurité face aux chauffards et à l'hécatombe des routes actuelle, dira-t-il, «il n'en demeure pas moins qu'il s'agit là d'obstacles qui constituent de véritables dangers pour les automobilistes et notre profession, qui a pour mission de former de bons conducteurs et dont le métier devient de plus en plus difficile à assumer pleinement». «Il faut faire respecter la limitation de vitesse réglementaire, surtout dans les milieux urbains, sans recourir à ces obstacles qu'on surnomme à bon escient dos-d'âne et qui versent plutôt dans la punition collective de tous les usagers de la route, sans distinction entre le chauffard aux élans criminels et le chauffeur respectueux du code de la route», estime notre interlocuteur.