Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Maladies émergentes et ré-émergentes : Dix wilayas sous surveillance pour prévenir tout départ d'épidémie

par Sofiane M.

L'Observatoire régional de la Santé (ORS), réactivé il y a deux ans par une équipe d'épidémiologistes, a mis en place des réseaux opérationnels de surveillance épidémiologique dans onze wilayas de l'Ouest basés essentiellement sur les activités des médecins des établissements sanitaires publics et des services des urgences pour prévenir un éventuel départ d'épidémie dans la région. L'ORS veille au recueil et analyse de données épidémiologiques transmises périodiquement par les médecins membres du réseau et les services d'urgence dans le but de collecter des informations utiles à l'élaboration d'une stratégie régionale de santé. La journée d'étude, qui a été organisée jeudi par l'ORS en collaboration avec la direction de la Santé et de la Population de la wilaya d'Oran à l'Institut national de formation supérieure paramédicale à Haï Es-Salam (ex-ITSP) ayant pour thème "Veille sanitaire: maladies émergentes et ré-émergentes", a été saisie par les responsables de l'ORS pour exhorter les médecins des SEMEP ou services d'épidémiologie et de médecine préventive des wilayas de l'Ouest de signaler de façon hebdomadaire les maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire (MADO). Les maladies à déclaration obligatoire, par leur caractère potentiellement épidémique, sont considérées comme relevant de la santé publique et doivent obligatoirement être déclarées aux autorités sanitaire, ceci afin de surveiller un éventuel départ d'épidémie et de prendre les mesures appropriées pour l'endiguer. La déclaration obligatoire des maladies infectieuses est un moyen de surveiller ces maladies pour d'un côté alerter les services de santé publique, qui, éventuellement, décident de mesures relatives aux soins et à la prévention (isolement, vaccination...), et de l'autre recueillir les données qui établissent le plus exactement possible le nombre de cas observés de chacune de ces maladies. La docteure Belarbi, qui dirige l'ORS depuis 2013, s'est plainte dans son intervention des sous-déclarations des maladies contagieuses tout en estimant que les bilans établis périodiquement par l'observatoire ne sont pas un bon reflet de la réalité du terrain. Ce phénomène de sous-déclaration des maladies contagieuses a tellement pris de l'ampleur dans certaines wilayas que souvent les autorités sanitaires sont alertées tardivement et ne disposent pas de données fiables et à temps réel pour lancer des plans de lutte contre les épidémies. Selon la même intervenante, le premier problème de la région reste la tuberculose, une pathologie qui représente à elle seule 52% des maladies à déclaration obligatoire à l'Ouest avec une incidence qui a atteint les 76,46. La wilaya de Mostaganem a même atteint un taux d'incidence de 98,16, toutes les formes de tuberculose confondues. Le nombre le plus important des cas a été toutefois recensé à Oran avec 914 cas durant l'année en cours. Le docteur Daharib, chef de service de Prévention à la direction de la Santé de la wilaya d'Oran, a affirmé de son côté, lors d'un point de presse en marge de la tenue de cette journée, que toutes les mesures préventives ont été prises par les autorités sanitaires pour prévenir des cas suspects du virus Ebola et Coronavirus. Il a signalé que le dispositif de surveillance et d'alerte de l'Ebola et du Coronavirus a été renforcé par les autorités sanitaires dans les aéroports, les ports et les postes frontaliers. "Nous avons reçu à ce jour huit instructions du ministère de tutelle pour renforcer le dispositif de surveillance et d'alerte. Des équipes médicales sont opérationnelles 24h/24 dans les aéroports et les ports pour détecter tout cas suspect. Elles sont équipées de caméras thermiques et de moyens de diagnostic. Nous avons aussi équipé les établissements hospitaliers de chambres d'isolement des cas suspects", a déclaré ce responsable. Le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publié mercredi dernier, relève que nombre de morts dus à l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola s'élève à 5.689 sur un total de 15.935 personnes infectées par le virus. Le nouveau bilan porte sur des chiffres relevés jusqu'au 23 novembre. L'OMS estime cependant que les chiffres de ces bilans sont sous-estimés.