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Zouioueche, ancien PDG de Sonatrach : «Les résultats du 4e appel d'offres sont décevants»

par M. Mehdi

Dans un entretien accordé à Maghreb Emergent, l'ancien PDG de Sonatrach, Nazim Zouioueche, a qualifié les résultats de l'ouverture des plis du 4ème appel à la concurrence national et international pour les opportunités de recherches et d'exploitation des hydrocarbures, lancé par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), de «décevants». Commentant le fait que seuls quatre sur les 31 proposés ont été attribués mardi dernier lors de l'ouverture des plis des soumissions, M. Zouioueche estime que «c'est très peu brillant, voire triste». «De surcroit, dit-il encore, les multinationales ne se bousculaient pas sur ces périmètres. On n'a pas observé de concurrence dans les offres, étant donné que chaque périmètre n'avait qu'une seule offre, à part celui de Boughezoul, qui a vu la concurrence du consortium Repsol/Shell et Eni Algérie».

L'ancien PDG de la compagnie pétrolière nationale constate aussi que lors de cet appel d'offres, qui a été retardé à deux reprises, il n'y a pas eu de «nouveaux arrivants» parmi les compagnies pétrolières. «Toutes les entreprises ayant candidaté à ce quatrième appel d'offres sont, en effet, des grands ?'classiques'' du marché algérien», dit-il.

Le seul «point positif» relevé par Nazim Zouioueche concerne l'attribution d'un périmètre (Boughezoul) situé dans le nord du pays. Il a rappelé, dans l'entretien accordé à ME, que la première exploration dans le nord de l'Algérie remontait à 1947 avec «le gisement de pétrole de Oued Guetrine à Sour El Gouzlane».

Il a également relevé qu'aucun des 5 soumissionnaires «n'a proposé d'aller sur le gaz de schiste». Selon lui, cela est dû au fait que les multinationales savent «qu'il est trop tôt d'aller maintenant vers un marché du non-conventionnel en Algérie», malgré des données théoriques qui donnent à l'Algérie la 3e place mondiale en matière de réserves de gaz de schiste. Un potentiel qu'il faut, selon lui, démontrer. «Mais nous ne connaissons pas le potentiel réel de l'Algérie en la matière. Il faudrait que nous fassions tout d'abord des études afin de connaitre notre véritable potentiel, le valoriser, puis faire une estimation sur ce qu'on pourrait produire et les moyens à mobiliser pour y arriver. Sur ce point, les professionnels savent très bien que l'Algérie n'est pas encore à ce stade», a-t-il déclaré.

Interrogé sur les avantages accordés par la nouvelle loi sur les hydrocarbures (mars 2013), censée attirer davantage d'investisseurs, l'ancien PDG de Sonatrach constate qu'il n'y a pas eu de concurrence dans les périmètres proposés. Il attribue cela à une absence de stabilité institutionnelle et un manque d'interlocuteurs fiables. »Les grandes multinationales cherchent des personnes qui parlent le même langage professionnel qu'elles. Elles ont besoin d'avoir des réponses quand elles les cherchent, d'avoir des explications et des orientations quand elles les demandent, et surtout d'avoir une stabilité institutionnelle».