Autant felkharij le déplacement d'officiels se fait dans la
discrétion totale, autant chez nous, c'est la paralysie totale. Déjà que les
plans de circulation sont étudiés en mode « àpeuprèiste », les routes aussi
étroites, et encombrées que les vaisseaux d'un fumeur chronique, en plus quand
arrivent les calèches des décideurs, il est conseillé de rester chez soi. De se
garer et de laisser tous les convives du jour s'égarer dans les dédales du
discours prometteur de tout ce qui ne crée pas de richesse. Bni, bni, skoune
skout, koul, cool, koulchi yemchi? la paix sociale n'a pas de prix. C'est
aujourd'hui le pétrole qui paye, demain ce sont les prochaines générations qui
vont payer, très cher.
Revenons à la « cirque-ulation routière » paralysée à
l'occasion de chaque visitage. Comment voulez-vous que les citoyens ne fassent
pas autant que les « décideurtoyens » ? Eux aussi ont le droit de fermer une
artère à chaque évènement familial. Il n'est donc pas rare de s'engager dans
une rue et de faire demi-tour quand une guitoune est installée sur l'asphalte
entre le bitoune. Hé oui c'est une janaza. Un deuil. Et les appartements ne
peuvent pas contenir tous les « compatisseurs » à la douleur. On ferme donc la
route et on installe une tente pour la tante décédée. Aucun investisseur n'a
pensé à des salles de deuil équipées pour ce type d'évènement. C'est plutôt les
salles des fêtes qui pullulent. Là aussi, c'est un cortège et des voitures qui
garent en deuxième, troisième position bloquant tout sans crier gare et gare à
vous si vous dérangez ces transporteurs de femmes-bijouteries ambulantes. Ben
oui, ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent. Ils sont maîtres chez eux.
Ceux qui pleurent leur mort et ceux qui enterrent leur célibat. C'est quoi
l'anarchie ? Très simple. C'est quand le poisson commence à pourrir par la
queue et par la tête en même temps.