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Oran : Une réunion du FLN empêchée

par Ziad Salah

Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement d'Authentification, une dissidence au sein du FLN, n'a pas pu rencontrer ses partisans, à Oran. La rencontre prévue, dans la matinée d'hier a capoté. Et pour cause, les «fidèles» de l'actuel mouhafed, M. Dinar, se sont présentés sur les lieux et ont empêché, de force, la réunion de se tenir, nous dit-on.

D'ailleurs, un des initiateurs de la rencontre, contacté par téléphone, nous signale que lui et ses camarades ont décidé de porter plainte. Il nous a parlé du commissariat de Choupot d'où relève le siège de la Kasma 8 où devait avoir lieu le conclave de Abada et de ses partisans. Notre interlocuteur ne s'est, aucunement, gêné pour employer le terme de «baltaguia». Lors de notre passage, nous avons rencontré un groupe de jeunes, visiblement, tous, de nouvelles recrues du parti. De ce point de vue, on peut parler du rajeunissement. Ils étaient affairés à sceller le siège de la Kasma 8. Ce qui suppose qu'elle est, désormais, sous leur contrôle. Pour expliquer leur acte, le chargé de communication de la mouhafada nous dira que, désormais, toute activité partisane est soumise à une autorisation préalable, délivrée par la direction politique du parti. Ce qui permet à un observateur de dire que «Saïdani est en train de fermer le jeu».

Un confrère nous parlera d'un fax, émanant de Maâzouzi, celui qui assure l'intérim du SG, interdisant tout déploiement du parti et de ses troupes, sans l'avis de la centrale. Le chargé de communication du mouvement d'Authentification nous dira que «ces ?baltaguias' sont manipulés par Maâzouzi qui a des ambitions de se présenter à un poste de responsabilité, lors du prochain congrès». Il ajoutera «que la réconciliation entre Saidani et Abada risque de s'effriter», à cause des ambitions de ce chargé de l'organique. Rappelons qu'Abdelkrim Abada qui, à la surprise générale, s'est rallié, récemment, à Saidani, pour barrer la route, au retour de Belkhadem, avant sa brutale chute en disgrâce, devait rencontrer ses partisans pour évoquer la question de «renforcer les rangs du parti» et «discuter les modalités de préparation du prochain congrès». La rencontre a été annoncée, dans un premier temps, à la Kasma 2 et, à la dernière minute, on a opté pour la Kasma 8. On ignore les raisons de ce changement de lieu. Aussi, on ignore le poids de Abada, à Oran. Ses dernières prises de position lui ont probablement coûté. Déjà, il a perdu une partie de ses partisans qui se sont alignés sur Ali Benflis, lors des dernières présidentielles. Mais sa volte-face, en faveur de Saidani, a achevé le reste. En tout cas, le FLN, même après l'éviction de Belkhadem, sur ordre du président de la République, n'est pas près à renouer avec la stabilité.