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Le génocide à Ghaza continue

par Yazid Alilat

Le massacre des Palestiniens de la bande de Ghaza continue dans l'apathie internationale. Hier lundi, au moins 36 Palestiniens sont morts, dont une dizaine d'enfants dans des bombardements israéliens, qui n'ont pas épargné un hôpital de Ghaza où il y a eu cinq morts au moins et 70 blessés. En fait, le décompte des victimes de l'agression israélienne contre la population de Ghaza continuait hier lundi, alors que le monde assiste pratiquement en spectateur d'un des plus graves génocides de ces 50 dernières années: le massacre en direct d'enfants, de femmes et de vieillards dans leurs habitations, sans possibilité de fuite. Ni le Conseil de sécurité de l'ONU ni son SG qui s'est déplacé dans la région, encore moins les puissances militaires occidentales, par ailleurs soutiens de l'entité sioniste, et encore moins les pays arabes ne sont parvenus à protéger un peu plus de 1,8 million de ghazaouis livrés à la barbarie de l'armée israélienne. Faut-il dès lors applaudir le Premier ministre turc Tayyep Recip Erdogan quand il a comparé hier Israël à Hitler et aux crimes nazis? La réalité, au 24eme jour de cette lâche agression, est pire. Dimanche a été la journée la plus sanglante avec 130 morts à Chajiya, qualifiée par les responsables palestiniens de «crime de guerre». Lundi en milieu de journée, le bilan des victimes de cet acharnement militaire israélien contre la population de Ghaza est passé à au moins 530 tués. La résistance palestinienne, emmenée par les brigades Ezzedine el Kessam et le Djihad Islamique, a infligé de lourdes pertes à l'ennemi, tuant au moins 13 soldats de la brigade Golani lors des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, portant à 18 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive «Bordure protectrice». Ce bilan officiel est contredit par celui de la résistance palestinienne qui fait état d'au moins 20 soldats tués, dont l'équipage d'un char. En outre, les brigades Ezzedine el-Qassam ont confirmé avoir enlevé le soldat israélien Shaoul Aron (portant le numéro 6092065) lors de la dernière opération menée à l'est du quartier Touffah (Est de Gaza). Israël nie toujours cette opération de la résistance palestinienne, puisque son ambassadeur à l'ONU Ron Prosora indiqué qu' «il n'y pas de soldat israélien enlevé, ces rumeurs sont fausses». Hier lundi en milieu de journée, 15 Palestiniens sont morts dans de nouveaux raids, dont neuf membres d'une même famille, y compris quatre enfants, à Rafah au sud de la bande de Ghaza. Les secours continuaient de retrouver dans les décombres les corps de victimes de la veille, comme ces 28 dépouilles retrouvées près de Khan Younès (sud). En milieu de journée, un hôpital de Ghaza a été bombardé, faisant cinq morts et au moins 70 blessés lorsqu'un obus a touché le 4eme étage du bâtiment. En outre, huit Palestiniens dont quatre enfants ont été tués dans une frappe israélienne dans le centre de Ghaza, aux environs de 17 heures locales, portant le bilan de la journée à au moins 36 morts et plus de 520 morts et 3.000 blessés depuis le début de l'agression sioniste.

FRONT DIPLOMATIQUE TRANSPARENT

Sur le front diplomatique, les initiatives, si elles existent, n'ont aucune efficacité pour le moment. Sinon comment interpréter l'appel non entendu du Conseil de sécurité de l'ONU dimanche pour l'arrêt des bombardements dans la bande de Ghaza.

 Le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé en vain dans la nuit de dimanche à «cesser immédiatement les hostilités» dans la bande de Gaza. A Doha, au Qatar, des efforts sont menés, cette fois-ci, pour avaliser les revendications du mouvement Hamas pour son accord à un éventuel cessez-le-feu. La liste de ces revendications, dont l'ouverture du terminal de Rafah avec l'Egypte et la libération des militants de Hamas, a été soumise aux dirigeants arabes chargés de cette médiation, dont le président égyptien. De son côté, le chef de la diplomatie américaine John Kerry sera dans la région dans les prochaines heures pour, officiellement, faire office de médiateur pour trouver une passerelle vers un cessez-le-feu, même si, publiquement, il soutient Israël et son opération criminelle «Bordure protectrice».

COLERE EN CISJORDANIE

C'est dans ce climat de lâcheté et d'hypocrisie internationale face au massacre systématique des habitants de Ghaza, que la population palestinienne des territoires occupés a manifesté lundi sa colère. Une grève générale paralysait lundi la Cisjordanie occupée pour dénoncer les violents bombardements israéliens de la Bande de Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi, quelque 4.000 personnes ont également manifesté à Ramallah, et un rassemblement a également eu lieu à Naplouse. L'appel à la grève a été lancé par les syndicats et associations palestiniennes, avec le soutien de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a appelé à des manifestations dans tout le territoire après 21H00 (18H00 GMT) et la rupture du jeûne du Ramadan.

A travers toute la Cisjordanie, les magasins, les marchés et les bâtiments publics sont resté fermés pour soutenir les Ghazaouis qui font front depuis deux semaines bientôt face à la démence sioniste. Enfin, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a annoncé une réunion urgente mercredi sur la situation «dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est (al Qods)».