On est en train de retaper les immeubles. Il serait plus juste
de dire qu'on est au ravalement de façades. Car ce ne sont pas toutes les
bâtisses qui vont être restaurées. Qui a décidé que tel ou tel autre immeuble
doit être retapé et d'autres juste vernis ? Sur quelle base s'est fait le choix
? Seul le Tout-Puissant le sait. Pourtant c'est tout le centre-ville qui tombe
en ruine. Les cages d'escaliers, sans exception sont dans un état...
«opégeisque». Les copropriétaires s'enferment, à double tour, dans des
appartements refaits sans qu'un syndic ne gère les parties communes. Mais
pourquoi ? Tout simplement parce que les parties communes c'est aussi, ces
trous, ces forages qui permettent d'extraire la richesse qui permet de créer
d'autres trous. Nous sommes fi bled les mille et un trous. On invente un trou
là où il n'existe pas. On y trouve des trous de tous genres, de toutes natures,
de toutes les dimensions, servis à toutes les sauces ? On trouve des trous dans
l'Histoire, des trous de mémoire bien entretenus. Des trous dans les budgets
décidés par des trouveurs de projets à réaliser. Des trous de caisses qu'on
comble, on appelle ça l'effacement des dettes. Des trous de moralité, les
trouvailles pour calmer les trous dans le ventre, c'est la paix sociale qui,
dit-on, n'a pas de prix. Les trous dans les rues, on appelle ça des
nids-de-poule. Les trous de serrure d'où on épie les moindres gestes des
habitants. Trou double nigauds : trou virtuel, destiné à créer un buzz, dans la
presse à chou, pour faire diversion de l'opinion publique et régler le compte à
des personnes qui pourraient leur ravir la vedette.
Tous ces trous permettent de faire passer les moutons que
nous sommes par le chas, le trou d'une aiguille? avec le sourire? Il faut
passer au deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde ça nous fera
oublier, le temps de quelques rencontres, les trous de l'infortune.