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Alger aurait mis en garde Madrid : Alerte au «débarquement» de harraga algériens sur les côtes espagnoles

par Salem Ferdi



La Guardia Civil espagnole est en état d'alerte depuis une semaine pour faire face à un possible débarquement de «pateras», des embarcations transportant des immigrants clandestins sur les rives du pays.

Et ce serait, selon le journal El Mundo, à la suite d'une mise en garde du ministère algérien de l'Intérieur adressée à la Direction des opérations des Forces armées espagnoles. Aucun détail n'est donné sur la nature de la mise en garde algérienne mais selon le journal, les informations «traitées» par la sous-direction opérationnelle de l'Institut de l'armée (DAO) situent les côtes italiennes et espagnoles comme les destinations d'embarcations clandestines (pateras) transportant des immigrés algériens. La mise en garde des autorités algériennes est quelque peu étrange. Si des informations sur un possible départ d'embarcations à partir du territoire algérien sont disponibles, pourquoi mettre en garde les Espagnols au lieu de les «traiter» sur place comme d'ailleurs cela se fait en règle générale. El Mundo évoque une «vigilance extrême» des gardes-côtes et de la police des frontières pour éviter que cette prévision de débarquement de pateras algériennes ne se réalise.

SUR DES NAVIRES MARCHANDS ?

Les services de sécurité espagnols ne pensent pas que ces embarcations vont arriver directement d'Algérie. Ils émettent l'hypothèse qu'un «bateau de ravitaillement pourrait les lâcher en haute mer à peu de kilomètres de la côte» espagnole. Ce ne serait pas une nouveauté, indique le journal, en notant que l'Institut des forces armées a déjà noté, à plusieurs reprises, que des embarcations à petit moteur ont commencé à arriver à la fin de l'été 2007, à Alicante notamment. Comme ces bateaux sont dotés de moteurs à faible puissance qui nécessitent un voyage d'une semaine, les analystes pensent que ces clandestins sont transportés par des navires marchands qui les lâchent à la mer. En empruntant ces navires marchands, ils font le «voyage en une journée plutôt qu'en une semaine». Selon les services de sécurité espagnols, l'examen des embarcations qui sont arrivées sur les côtes indique qu'elles n'ont pas enduré un long voyage.

Le journal souligne que la mise en garde algérienne est intervenue trois semaines après l'apparition d'une embarcation sur la Playa de la Vila. L'état physique des occupants qui ont été interceptés par la police espagnole laisse entendre qu'ils ont été bien transportés dans un navire marchand. «Si ces personnes avaient fait un long voyage, elles n'auraient pas eu la force de descendre de l'embarcation et de marcher».

LE «BUDGET» DE LA GUARDIA CIVIL

L'Institut de l'armée évoque également les échecs enregistrés par le système global de surveillance étrangère (SIVE). Ce qui a été présenté comme un remède contre l'immigration clandestine s'est révélé inefficace dans de nombreux cas. Une occasion pour réclamer des fonds (investissements) pour lui permettre de mieux fonctionner. L'alerte du ministère de l'Intérieur algérien sert au moins à une demande d'augmentation du budget de la garde civile espagnole.