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Thalassothérapie, médecine douce, phytothérapie, fitness? : Les «métiers de la beauté» très en vogue

par Mokhtaria Bensaâd



Le marché de la beauté, un secteur économique très prometteur, en Algérie. Investir dans ce créneau fait recette, ces dernières années, avec cet intérêt, de plus en plus, croissant des consommateurs à la santé et au bien-être. Le secteur s'est refait une jeunesse et a retrouvé toute sa beauté avec la nouvelle génération qui reste à la page de toutes les nouveautés dans ce domaine. Mais chercher la beauté par la chirurgie esthétique, le déclic chez les femmes algériennes n'est pas encore automatique comme c'est le cas en Europe. Les femmes rencontrées au Salon international forme et beauté « Jouvençal », organisé au Centre des Conventions d'Oran (CCO), entre les 6 et 10 mars, ont été unanimes à exprimer leur réticence sur ce point. Pour les jeunes et moins jeunes, la question est à méditer.

Tout l'intérêt est axé sur les produits cosmétiques de soins beauté et anti-âge, la coiffure, le fitness, la remise en forme, la relaxation, le massage, les spas, la thalassothérapie, les médecines dites douces, la diététique, les produits bio, les compléments alimentaires, le coaching? Tant d'activités, très demandées sur le marché, devenues des métiers à part entière pour lesquels la demande est très forte. Les femmes sont, de plus en plus, coquettes et de plus en plus exigeantes sur les produits cosmétiques. Cette tendance a incité les jeunes à s'intéresser, de très près, à ce créneau qui ouvre de larges débouchés, avec peu de moyens matériels et humains. On préfère investir dans la beauté. Il suffit de faire une formation dans un institut de formation professionnelle et créer ensuite son entreprise en ayant recours aux différents dispositifs de l'emploi de jeunes, mis en place par l'Etat et notamment le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle.

A Oran, ces métiers de la beauté sont en plein essor à voir le nombre de jeunes formés, chaque année, dans le cadre de la formation professionnelle.

Rencontrée au salon, la directrice de l'Institut national de la Formation professionnelle (INSFP), gestion de Maraval, Mme Boukhari Zohra, nous a confiés que cet établissement connaît, ces dernières années, une très forte demande pour ces métiers de la beauté, au point où la direction de la Formation professionnelle pense, actuellement, à polariser ces spécialités pour les regrouper dans un même institut. Pour la directrice de l'INSFP Maraval, « après la formation, l'insertion est directe et avec 10 millions de centimes, le jeune peut activer. Ces diplômés de l'institut sont très sollicités dans les mariages et les festivités. Ce qui leur permet de travailler pour leur propre compte.

L'ESTHETIQUE, UN METIER POUR LES HOMMES AUSSI

Si par le passé, les métiers de la beauté étaient une chasse gardée des femmes, en Algérie, les temps ont changé et les mœurs aussi. Les hommes ne trouvent aucune honte à s'inscrire dans une formation d'esthétique. Parmi les stagiaires qui ont opté pour cette spécialité à l'INSFP Maraval, 30% sont du sexe masculin et 70% du sexe féminin. Les hommes évoluent très bien dans cette spécialité, selon Mme Boukhari, en plus des autres spécialités telles que la coiffure, le rasage et taille de barbe et moustaches. Ces trois dernières spécialités ont été, récemment, introduites dans le cycle de formation professionnelle, avec une durée de stage variant entre 1 et 4 mois, seulement.

LA PHYTOTHERAPIE EN QUETE DE RECONNAISSANCE

Dans cette quête de la beauté, femmes et hommes veulent, aussi, retrouver la forme, à travers les activités sportives et aussi à travers la phytothérapie. L'augmentation des maladies chroniques, pour les deux sexes, a motivé plus d'un à pratiquer le sport et chercher les remèdes naturels. L'ouverture de salles de sport et de fitness a proliféré, ces dernières années, à Oran, avec une clientèle prête à expérimenter toutes les activités pour préserver sa santé. De même pour les magasins d'herboristes et phytothérapeutes qui ont vu le jour en proposant des produits bio. Ali Mehdi, un jeune gérant de salle de sport cardio-fitness, présent à ?Jouvençal' pour la promotion de ces activités physiques, estime que le mode de vie actuel et la croissance des maladies telles que l'hypertension et le diabète a poussé ces patients à opter pour le sport. L'augmentation des cas d'obésité et le souci de maigrir, à tout prix, a aussi, été le facteur encourageant pour la fréquentation de ce genre de centres, dotés de tous les équipements modernes.

Le but recherché est de réduire le niveau de stress dont les conséquences sur la santé sont désastreuses. Pour ce gérant, ayant fait une formation aux Etats-Unis et décidé de rentrer au pays pour s'y installer, l'ouverture de ce centre de fitness n'a pas été facile. «J'ai failli renoncer à mon projet à cause des contraintes bureaucratiques». Quant à la phytothérapie, cette spécialité n'est pas encore reconnue en Algérie, bien qu'elle soit pratiquée. Des magasins proposant des remèdes naturels poussent comme des champignons, sans qu'il y ait une loi qui réglemente cette «profession» et l'encadre. M. Mohamed Toufik Khiati, importateur de produits de phytothérapie regrette que cette spécialité soit délaissée sur le plan légal, laissant le champ libre à chacun de se prétendre phytothérapeute avec tous les risques que cela peut avoir sur la santé. Cette noble spécialité est souvent victime de charlatanisme, selon M. Khiati, alors que ces produits phyto possèdent des vertus naturelles très bénéfiques pour la santé mais utilisés à tort et sans maîtrise peuvent faire des dégâts. C'est l'autre revers de la médaille de cette quête de la beauté et du bien-être.