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Le port de Ténès paralysé par une grève des dockers

par Bencherki Otsmane

Une centaine de dockers du port de Ténès sont en grève depuis jeudi matin, paralysant l'activité et le trafic de l'établissement portuaire. Trois navires à quai et quatre autres en rade sont toujours dans l'attente en raison de cette grève. Les grévistes rencontrés devant l'entrée principale du port ont déclaré «poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à pleine satisfaction de leurs revendications qui sont d'ordre socioprofessionnel, à savoir l'application du décret n° 407/11 du 29 novembre 2011 relatif à la durée de travail, 40 heures/semaine, et l'attribution des différentes indemnités et primes» mais surtout et la plus importante aux yeux des grévistes la revendication ayant trait à leur «permanisation» dans leurs postes de travail respectifs.

Par ailleurs, l'administration de l'entreprise portuaire par la voix de son PDG a tenté vainement la semaine passée de désamorcer la crise en tenant deux réunions successives avec les représentants des grévistes et en présence de l'inspecteur du travail. Mais peine perdue ! Les dockers se sont mis en grève ce jeudi. Une grève que le PDG considère illégale du fait que la convention collective de l'entreprise stipule dans son règlement que «lors d'un conflit entre employés et employeur, l'administration et les représentants légaux des travailleurs, l'UGTA dans ce cas, doivent se réunir pour trouver un compromis ou une issue à la crise». Il faut préciser que «la section syndicale de l'entreprise n'adhère pas à la démarche des grévistes qu'elle qualifie d'acte isolé et inattendu et qu'elle refuse d'approuver».

M.Asnouni, PDG de l'EPT, affirme que «les revendications socioprofessionnelles telles contenues dans le document (dont une copie nous a été remise ) n'ont aucun fondement du fait que la quasi-totalité sont satisfaites à part celle relative à la «permanisation» de ces dockers qui nécessite une réflexion approfondie car elle dépend exclusivement du trafic portuaire». Et de préciser que «tous les dockers des ports d'Algérie sont régis par le même de type de recrutement (CDD: contrat à durée déterminée) afin de faire face à d'éventuelles baisses de trafic et, par conséquent, de se retrouver dans une situation telle que les salaires ne peuvent plus être assurés aux salariés ». Malgré cela, dira encore le PDG, «un minimum de 50% du salaire est garanti au docker par l'entreprise et ce, en dehors de toute considération du trafic». De toute évidence, si cette grève perdure ce sera le port qui en paiera le prix car déjà certains opérateurs économiques (transitaires) ont déjà décidé de transiter leurs marchandises à partir du port de Mostaganem ou celui d'Oran, au détriment de celui de Ténès.