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Légumes : Les raisons de la flambée des prix

par Houari Barti

La fin de 2013 s'annonce difficile pour les petites bourses. La mercuriale est dans tous ses états. Certains produits comme les tomates ont connu ces derniers jours une hausse vertigineuse avec des prix qui ont carrément triplé en l'espace de quelques semaines. Si la principale explication donnée par les professionnels de la filière pour justifier cette augmentation privilégie des raisons liées principalement aux conditions météorologiques qualifiées de « fort défavorables », il n'en demeure pas moins que plusieurs autres paramètres sont à mettre en ligne de mire. La vague de froid enregistrée juste avant les premières pluies a causé des dégâts considérables à la production de tomate. Dans le cas de cette dernière, les dégâts dus au gel se manifestent par un noircissement des tissus foliaires et de la tige. Les parties atteintes vont par la suite se flétrir et prendre une couleur brune. Le froid peut également affecter les plants de tomates à des températures se situant entre 0 et 5° avec comme principales conséquences, restreindre la croissance, flétrir la plante et occasionner des petits points à la surface ou la nécrose du feuillage. C'est exactement l'aspect qu'offre une bonne partie de la production qu'on voit actuellement sur les étals. Une tomate de qualité inférieure mais qui est tout de même cédée à pas moins de 60 dinars le kilogramme. La tomate de bonne qualité, elle, provient de zones plus lointaines. De la wilaya de Biskra, selon des mandataires du marché de gros d'El Kerma. Avec la crise qui a touché la filière à cause justement de cette vague de froid enregistrée au nord du pays, les prix de la tomate de Biskra ont tout naturellement été tirés vers le haut sous l'effet de la forte demande. Le kilo de cette tomate du Sud est payé à la source entre 70 et 80 dinars, nous confient les mêmes sources. A ce prix fort, il faut ajouter les surcoûts liées au transport ; ce qui donne des prix au gros entre 90 et 110 dinars le kilo, affirme-t-on. Dans les marché de détail de la wilaya d'Oran, le kilo de tomate est actuellement entre 140 et 150 dinars alors qu'il y a à peine un mois les prix ne dépassait pas les 50 dinars. Selon certaines indiscrétions, cette crise de la tomate n'est pas propre à la région ouest mais touche également le centre et l'est du pays. Des investisseurs venus de la région de Tipaza et qui avaient loué des parcelles de terre dans la wilaya de Mostaganem pour les consacrer à la culture de tomate ont écoulé toute leurs marchandises auprès de commerçants du centre et de l'est du pays. C'est la loi du marché. On vend aux plus offrants, témoigne un mandataire oranais qui a fini par ce rabattre sur les tomates de Biskra. Cette flambée des prix de la mercuriale n'est pas propre à la tomate, mais concerne plusieurs autres produits comme la pomme de terre qui est en ce moment à pas moins de 50 dinars le kilo sur les marchés de détail. S'agissant de ce produit de large consommation, la raison est que tous le stocks des dernières récoltes de la wilaya de Mostaganem, principal fournisseur de la wilaya d'Oran, sont totalement écoulés. D'autres produits comme la courgette, le poivron ou encore les haricots verts subissent cette même tendance outrancière des prix. Mais là, il s'agit d'un fait tout à fait normal, car il s'agit de produits qui sont cultivés hors saison et dont les prix sont défini par la loi de l'offre et de la demande.