Un accord
«historique» sur le nucléaire iranien, reconnaît la Communauté internationale,
samedi soir à Genève. Seul Israël crie à une «erreur historique». Le
gouvernement de l'Etat hébreu dévoile sa vraie nature : la confrontation
permanente avec l'Iran pour détourner l'attention sur son occupation violente
de la Palestine.
La Communauté
internationale a, dans son ensemble, salué l'Accord sur le nucléaire iranien,
le qualifiant « d'historique ». Accord intervenu, samedi soir à Genève, à
l'issue de plusieurs semaines de discussion entre l'Iran et le groupe de 5+1.
Seul Israël crie au leurre en le qualifiant « d'erreur historique ». Etrange
réaction de l'Etat hébreu qui refuse, à ce jour, de signer le Traité de
non-prolifération nucléaire (TNP) et interdit toute visite sur son territoire
aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie (AIEA). Faut-il
rappeler que l'Iran est signataire du TNP depuis 1959, qu'il a reçu des
dizaines de visites d'inspection des agents de l'AIEA et qu'il développe un
programme nucléaire civil depuis 1953 ? Faut-il rappeler que le développement
du programme nucléaire iranien s'est fait avec l'appui et l'assistance des
Occidentaux, puis des Russes ? Que cherche Israël en focalisant toute sa
diplomatie sur l'isolement international de l'Iran ? En réalité, l'Etat hébreu
utilise le farfelu fantasme du non moins farfelu ex-président iranien, Mahmoud
Ahmadinejad, de « rayer Israël de la carte du monde » pour justifier sa
politique d'occupation de la Palestine et la répression meurtrière régulière
des populations de Ghaza, sous le commandement du Hamas palestinien. C'est, précisément,
sous la présidence d'Ahmadinejad arrivé au pouvoir en 2005, que l'Iran a vécu
dans l'isolement politique et commercial. C'est sous la pression d'Israël que
l'Onu a voté en décembre 2006 les résolutions 1626 et 1767 qui imposent,
jusqu'à hier, un embargo total sur l'Iran. Est-ce à dire que tout est réglé au
plan international pour l'Iran depuis samedi soir ? Pas tant que cela, même si
l'Accord de Genève augure d'une nouvelle ère dans les relations Iran -
Occident. Selon les premières informations, l'Iran se serait engagé à geler
l'enrichissement de son uranium sous la barre des 5%, évitant ainsi tout
soupçon de velléité militaire qui exige un enrichissement de l'uranium à plus
de 90 %. L'Iran réitère sa disponibilité d'accueillir des inspections « inopinées
» des inspecteurs de l'AIEA. En contrepartie, l'Onu suspend en partie le train
des sanctions. Cela se traduit pour l'Iran par la possibilité de reprendre ses
ventes et achats de biens industriels manufacturés et surtout d'écouler en
grande partie sa production d'hydrocarbure (pétrole et gaz). En outre, l'Iran
pourra récupérer, dans un premier temps, 7 milliards de dollars, dont 4,2
milliards de ses recettes de ses ventes à l'étranger, bloquées depuis 2007. Les
5+1 que sont les USA, la Russie, la Chine, La Grande-Bretagne, la France et
l'Allemagne, se reverront avec l'Iran dans six mois pour évaluer la situation
du nucléaire iranien. C'est donc un accord réaliste et prometteur pour une
normalisation et un retour de l'Iran sur la scène internationale. «
L'effarement » du seul Israël traduit son désarroi quant à justifier son
occupation violente de la Palestine par la menace d'un Iran belliqueux et
soutien du Hamas à Ghaza. Quel argument évoquera à l'avenir Israël pour
éloigner la question palestinienne de l'actualité internationale ? Jusqu'à
quand Israël refusera-t-il une seule visite des inspecteurs de l'AIEA ? Enfin,
en dénonçant l'Accord de Genève de samedi soir, Israël estime-t-il que les
négociateurs des puissances occidentales, ses soutiens depuis toujours, comme
des amateurs, voire plus comme des traitres à la cause de l'Etat hébreu ?
L'Accord de Genève est un pas sérieux en faveur de la paix dans la région
moyen-orientale et une justice rendue au peuple iranien qui souffre de
l'embargo. Côté iranien, même si le tonitruant et fantasque ex-président
Ahmadinejad n'est plus au pouvoir, il lui reste des partisans qui ne laisseront
pas beaucoup de marge au nouveau président Rohani, qualifié par tous, de modéré
et réformateur, entendez pragmatique et en phase avec les réalités de la
géopolitique de ce 21ème siècle. Il fait face à deux fronts : Israël au plan
international et les conservateurs iraniens au plan interne. C'est dire combien
l'Accord de samedi soir est une grand pas pour lui de sortir son pays du
marasme et de l'isolement dans lequel l'a enfermé son prédécesseur, Mahmoud
Ahmadinejad.