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Lycée ?Aboubakr Belkaïd' de Bir El-Djir : La justice déclare, illégale, la grève des enseignants

par Sofiane M.

Le justice a déclaré, hier, illégale, la grève des enseignants du lycée ?Aboubakr Belkaïd' et a ordonné la reprise du travail, dans une action en référé introduite par l'Académie d'Oran, contre 42 enseignants grévistes.

A noter que les enseignants sont en grève ouverte depuis le 23 octobre dernier. En effet, le bras de fer opposant le personnel enseignant du lycée ?Aboubakr Belkaïd', situé au bd Millénium à Bir El Djir, à l'Académie avait connu une nouvelle tournure, suite au recours de la direction de cet établissement secondaire, à la justice.

Une plainte, en référé a été déposée par la direction du lycée contre 42 enseignants pour grève illégale. Jeudi dernier, les enseignants grévistes ont reçu la visite inattendue d'un huissier de justice.

Une notification a été faite aux 42 enseignants de se présenter, dimanche, devant la chambre administrative près le tribunal d'Oran. Le délégué des enseignants grévistes avait dénoncé le «recours de l'Académie à la justice, au lieu d'ouvrir le dialogue avec les enseignants sur leurs légitimes revendications».

«C'est de l'injustice car non seulement l'administration n'a pas dépêché des émissaires à notre lycée pour entamer une procédure de conciliation, mais, plus grave, elle a choisi de traîner les enseignants devant la justice. Nous avons mandaté un avocat pour représenter le collectif des enseignants. Nous sommes plus que déterminés à poursuivre notre action», avait affirmé une représentante des grévistes.

D'autre part, avant-hier, le bureau du conseil des lycées d'Algérie (CLA) d'Oran a exprimé, dans un communiqué, sa solidarité avec leurs collègues, qualifiant leurs revendications de légitimes.

Le bureau d'Oran se dit « surpris, aujourd'hui, de voir les responsables choisir la justice pour solutionner le problème de la surcharge des classes ou celui du manque de travailleurs d'encadrement ainsi que pour arrêter ces grèves. Mais cette méthode d'atteinte aux libertés syndicales et au droit de grève a toujours échoué depuis 2003 ».

En soutien aux protestataires, le CLA d'Oran estime que « si aujourd'hui 42 enseignants vont passer en justice pour des protestations légitimes.

Alors, il faudra faire passer en justice plus de 2.500 enseignants, car nous sommes, tous, solidaires avec nos camarades du lycée ?Aboubakr Belkaid' et ceux de tous les lycées d'Oran qui luttent pour un enseignement de qualité et qui défend l'école publique ».

Le personnel enseignant de ce lycée avait entamé cette grève ouverte pour dénoncer le sureffectif des élèves, la surcharge des emplois de temps et le manque d'hygiène dans les salles de cours, à cause du déficit en ouvriers polyvalents. «Le lycée, qui a besoin de 17 ouvriers polyvalents, fonctionne avec seulement 6 après la mutation de 3 ouvriers au nouveau lycée ?El Moustakbel'.

Concernant l'encadrement administratif et pédagogique, nous disposons, aujourd'hui, de seulement 8 adjoints pour encadrer 1.160 élèves», selon la déléguée des grévistes. Le personnel enseignant de ce lycée a déjà observé un arrêt de travail, le 26 septembre dernier. Une correspondance avait été adressée à la tutelle pour réclamer une solution urgente. Le 20 octobre dernier, un rappel a été envoyé à l'Académie, mais les correspondances des enseignants sans restées sans suite, affirment les concernés.