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Chaînes interminables, pannes de réseau, manque de liquidités : Les retraités interpellent les responsables d'Algérie Poste

par Salah C.



Des retraités ayant décidé de briser la loi de l'omerta estiment que leurs droits, les plus élémentaires, sont bafoués, à chaque perception de leurs pensions ou allocations, au niveau des bureaux de poste. Ils affirment qu'à partir de chaque 22 du mois, ils vivent un véritable calvaire et, en plus des longues attentes débordant souvent sur la voie publique, ils se voient retourner bredouille, en raison des pannes répétitives du réseau ou du manque de liquidités. Quant à ce qui a semblé être une voie salutaire, lancée à grandes pompes, il y a quelques années, avec l'introduction de la carte magnétique permettant de retirer de l'argent, à travers les distributeurs automatiques, les retraités, en particulier, et tous les usagers des comptes postaux estiment que cela été un échec total.

A Oran, sur la dizaine de distributeurs installés, seul celui de la poste El Makarri fonctionne, tant bien que mal, témoignent-ils, même si souvent il ne permet que de consulter l'avoir. Certes, aujourd'hui, la pression sera moindre auprès des services postaux étant donné que cette année, exceptionnellement, le versement des pensions et allocations de retraite a été avancé, une semaine avant l'Aid, mais cette trêve fait craindre le pire aux retraités qui appréhendent l'arrivée de la date fatidique. De visu, des retraités septuagénaires et plus se présentent, tôt le matin, avant l'ouverture des guichets souvent munis de petits tabourets du fait qu'ils ne peuvent pas tenir debout, durant de longues heures. Un spectacle révoltant et les victimes n'en sont que ces travailleurs et travailleuses qui ont donné leurs meilleures années pour l'intérêt national.

Pourtant, estiment de nombreux retraités, des solutions locales existent et ne dépendent que d'une décision locale comme le renforcement des effectifs et ce, selon les besoins exprimés par les receveurs et conformément aux organigrammes arrêtés. A titre illustratif, pour le bureau de poste «Oussama», il est prévu 14 agents mais seuls 7 y activent. Pour cette poste qui prend en charge des milliers d'usagers domiciliés et autant d'autres en provenance d'autres quartiers, voire d'autres localités, la possibilité d'extension de la structure existe du fait qu'un local mitoyen et faisant partie du patrimoine d'Algérie Poste, à l'issue de la restructuration de l'ex PPT, demeure inexploité, depuis plusieurs années et sa réappropriation, pour l'intérêt aussi bien des usagers que le personnel, ne peut qu'être salutaire. Certes, Oran-ville a bénéficié de l'ouverture de plusieurs bureaux de poste, dans le seul but de se rapprocher de la norme nationale, en termes de couverture, à savoir : un bureau de poste pour 9.000 habitants, mais dans les rangs des postiers, cela ne peut atteindre l'objectif assigné que si l'efficacité est également de mise, car à quoi peuvent servir des structures si les missions ne sont pas accomplies ?

Les mêmes postiers estiment qu'en sa qualité d'EPIC, Algérie Poste devra dépasser la mentalité de la fonction publique et chercher des sources de financement supplémentaires, lui garantissant un plan de développement durable.