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Lady Olga Maitland, présidente de «l'Algeria British Business Council» au « Le Quotidien d'Oran » : «L'Algérie demeure peu connue des entreprises britanniques»

par Lola Gazounaud, A Londres

La présidente de l'ABBC s'est rendue en Algérie à l'occasion de la Foire internationale, pour renforcer le partenariat algéro-britannique. Lady Olga Maitland, présidente de l'Algeria British Business Council (ABBC) et ancienne parlementaire conservatrice, était de retour à Londres, mardi, après un séjour en Algérie à l'occasion de la Foire internationale Safex.

Enchantée par les progrès significatifs des compagnies britanniques en Algérie, Lady Olga s'est réjouie de la visite officielle du stand de l'ABBC, dimanche 2 juin, par l'ambassadeur britannique Martyn Roper, preuve certaine d'un partenariat algéro-britannique en plein épanouissement.

C'est d'ailleurs l'ambassadeur lui-même qui a déclaré, jeudi dernier à Batna, que la coopération entre les deux pays se «renforce de jour en jour», alors qu'était inaugurée l'académie numérique privée Al-Bayan, dans le cadre d'un vaste projet de promotion de la langue anglaise en Algérie.

Depuis sa fondation en 2005, l'Algeria British Business Council s'applique à faire connaître le potentiel économique algérien auprès des compagnies britanniques et à développer des projets de partenariat entre les deux pays. Sa présidente, Olga Maitland, a accepté de répondre à nos questions.

Le Quotidien d'Oran: Vous vous estimez satisfaite des progrès réalisés par les entreprises britanniques en Algérie. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces progrès ?

Olga Maitland: Nous travaillons dans des domaines extrêmement diversifiés et nous développons des projets de toutes sortes.

Par exemple, j'étais en rendez-vous la semaine dernière pour discuter d'un projet de gestion des déchets publics et médicaux. La Grande-Bretagne a un savoir-faire reconnu dans ce domaine particulier et certaines entreprises britanniques souhaitent apporter leur expertise en Algérie. De même, j'ai rencontré à Blida, le président de l'entreprise agroalimentaire algérienne Unicommerce, en présence de membres de l'ambassade britannique.

Il y a beaucoup de projets que nous pourrions réaliser dans l'agroalimentaire et une rencontre à Londres aura lieu cette semaine avec le président de l'entreprise algérienne afin d'expliciter ensemble de quelle façon nous pourrions collaborer. Je serai également de retour en Algérie dimanche prochain avec le président de Health International Limited, Simon Lovegrove, afin de rencontrer des membres du gouvernement et du secteur privé pour discuter ensemble d'un projet de construction hospitalière. Nous nous intéressons tout autant au secteur énergétique et là encore nous souhaitons participer aux efforts d'entreprises britanniques qui ont manifesté la volonté de soutenir l'industrie énergétique algérienne, qu'il s'agisse de projets d'ordre technique comme la construction de pipelines ou de projets de formation à la langue anglaise des employés du secteur.

Q.O.: Qu'attendiez-vous de la Foire internationale Safex cette année à Alger?

O.M.: Nous souhaitions avant tout acquérir davantage de visibilité. Il est important pour notre structure ABBC que les entreprises puissent voir notre travail en faveur de la création de partenariats bilatéraux. Nous espérions également encourager la tenue de réunions commerciales afin de développer de nouveaux projets.

 Pour cela, il nous faut identifier constamment de nouvelles entreprises algériennes et cette foire d'Alger est une occasion à ne pas manquer. Enfin, cet évènement nous permet également de développer une communication efficace auprès des entreprises britanniques, dont peu encore connaissent l'Algérie et ses atouts.

Q.O.: La foire Safex était dédiée cette année au renouveau économique de l'Algérie. Comment la Grande-Bretagne pourrait participer à cet essor?

O. M.: L'Algérie est un pays ayant un poids important dans la zone méditerranéenne d'autant plus qu'il bénéficie de nombreux avantages.  C'est un pays qui jouit d'une stabilité politique et de ressources considérables. Néanmoins, l'Algérie demeure peu connue des entreprises britanniques et c'est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec les gouvernements respectifs des deux pays afin d'attirer les investissements étrangers qui concourent au renouveau économique algérien. Le partenariat algéro-britannique n'a cessé de se renforcer et nous souhaitons poursuivre dans ce sens. Ainsi, nous accueillons favorablement la volonté de l'Algérie de devenir membre du British Commonwealth. C'est un protocole long qui demande du temps mais c'est également la preuve concrète d'une véritable volonté commune de rapprocher nos deux pays.

De même, nous encourageons le lancement de négociations afin de fortifier le partenariat algéro-britannique grâce à une convention fiscale. Le Royaume-Uni deviendrait ainsi le 38e pays à bénéficier en Algérie d'une telle convention, qui stimulera évidemment les investissements étrangers qui demeurent aujourd'hui encore restreints.

Q.O.: Enfin, les partenariats commerciaux d'un pays à l'autre posent souvent la question de l'interculturalité. Que pouvez-vous nous dire de votre expérience éminemment interculturelle entre la Grande-Bretagne et l'Algérie ?

O. M.: Je me considère très engagée moi-même dans la pratique interculturelle. Et j'espère vivement que ma compréhension de l'Algérie me permet d'expliquer aux Britanniques comment pensent et fonctionnent les Algériens et inversement, contribuant ainsi à maintenir la relation harmonieuse qui unit nos deux pays.