Au cours de la seconde période du match MOC-CRT, joué vendredi au stade Hamlaoui de Constantine, les spectateurs et les journalistes ont été choqués par ce qui est arrivé, sur le bord de touche, à un joueur du CRT qui s'apprêtait à remplacer un coéquipier. Et pour cause, l'arbitre n'a pas accepté ce changement parce que ce joueur arborait un maillot différent de celui de ses camarades ! Il a fallu faire sortir le titulaire qui lui a refilé son maillot, alors que les responsables du CRT sur la main courante se chargeaient de lui confectionner au sparadrap un autre numéro sur ce maillot pour que l'arbitre l'autorise à pénétrer sur le terrain.           C'est le règlement, mais la scène a suscité des commentaires sur la situation dramatique que vit ce club. Interrogé à la fin du match, Djenane Abbas, actionnaire de la SSPA et accompagnateur, a expliqué cette situation par le manque d'aide flagrant des membres de la SSPA et des autorités locales (wilaya, DJS, APC), ce qui fait que le CRT est durement pénalisé.

«Nous avons pris les rênes de l'équipe à quinze jours du début du championnat et entamé à la hâte un semblant de préparation grâce au président Haddou Houari qui est, jusqu'à présent, le seul bailleur de fonds car les sept autres membres de la SSPA n'ont déboursé aucun centime. Aujourd'hui, le CRT est constitué uniquement de jeunes de la ville d'Aïn Témouchent qui n'ont que leur courage pour tenter vaille que vaille d'empêcher que le club ne sombre davantage», dira-t-il.

Ce responsable, malgré cette situation dramatique, demeure néanmoins optimiste pour l'avenir du club à condition que «l'aide arrive dans les temps, ce qui nous permettra de renforcer l'effectif par un maximum de quatre joueurs chevronnés au mercato et ce, pour encadrer les jeunes». Pour sa part, Cheriet Noureddine, le jeune entraîneur du CRT, y est allé également de sa propre explication en précisant qu'il était impliqué, dès le début du championnat, dans le staff technique. «J'ai dû démissionner ensuite parce que l'équipe ne disposait pas du minimum nécessaire. J'ai été rappelé d'urgence car l'équipe s'est retrouvée sans entraîneur. Malheureusement, les choses ne se sont pas améliorées et en huit rencontres, nous n'avons pas réussi à obtenir le moindre point parce qu'il faut signaler que la majorité des joueurs titulaires ont quitté l'équipe» soulignera-t-il. La situation est telle que le CRT s'est déplacé à Constantine uniquement avec des joueurs du cru et des éléments de l'équipe U21 «qui n'ont que leur courage pour tout argument, ce qui est insuffisant face aux professionnels de la Ligue 2». Cheriet conclura en indiquant que l'équipe actuelle n'a ni soigneur ni kiné et se trouve complètement livrée à elle-même. «Si les problèmes que nous vivons actuellement trouvent une solution, comme c'est le cas du MOC qui a réussi à sortir de la crise, nous pourrons espérer nous maintenir en Ligue 2».