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Médicaments : Les praticiens spécialistes persistent et signent

par M. Aziza

Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Dr Mohamed Yousfi, a affirmé, hier, en marge d'une conférence de presse tenue au niveau du siège de son syndicat, que le système de santé souffre d'une mauvaise gestion et d'un dysfonctionnement généralisé.

Contredisant ainsi les déclarations exprimant le satisfecit du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance.

Yousfi est revenu dans ces déclarations sur la pénurie des médicaments qui «existe réellement» et qui vient d'être confirmée par les données de l'enquête du ministère de la Santé. «Ils ont reconnu qu'il y a 89 médicaments qui manquent au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux», a-t-il souligné en insistant «sans parler autant du manque des médicaments chez les pharmaciens en général». Et d'affirmer qu'il y a un manque flagrant de médicaments antituberculeux. Yousfi regrette : «L'Algérie était leader dans la lutte contre la tuberculose depuis déjà 40 ans, mais aujourd'hui on risque avec la mauvaise gestion de perdre cette image de marque, notamment avec ce ministre qui est venu spécialement pour casser les syndicats au lieu de s'occuper des véritables problèmes du secteur».

Ce qui intrigue le président et les membres du SNPSSP c'est le silence et l'absence de réaction de la part des hautes instances du pays, notamment du président de la République. «Le dysfonctionnement dans l'importation, la distribution des médicaments ne date pas d'aujourd'hui, mais ce problème s'est accentué depuis deux ans, sans que les haut responsables de ce pays ne s'inquiètent». Dans le même contexte, Yousfi souligne que «les ruptures fréquentes des médicaments ne sont que la partie visible de l'iceberg». «Nous assistons malheureusement à la mise à mort du secteur public.

On pousse les spécialistes à quitter le secteur public, en plus du manque flagrant de paramédicaux, la mauvaise prise en charge des malades, l'absence d'entretien et de contrôle ainsi que pas mal de problèmes qui nous poussent à dire que le résultat est médiocre pour ne pas dire catastrophique».

Tout en dénonçant les mesures «répressives» du ministère qui se poursuivent toujours, Yousfi a souligné que le département d'Ould Abbès a transgressé toutes les lois de la République. Le 1er responsable du SNPSSP affirme que les retraits sur salaires se sont faits sur 26 jours d'affilée, ce qui est illégal selon la réglementation algérienne et internationale. Yousfi ajoute que pour la première fois, les délégués syndicaux ont été ciblés de cette manière par la tutelle, la raison pour laquelle le SNPSSP avait saisi le Bureau international du travail (BIT) qui à son tour avait saisi les autorités algériennes. Par ailleurs, le président du SNPSSP attend impatiemment une réaction soit du gouvernement ou de la tutelle sur l'amendement du statut qui est resté en suspens. «On dénonce la politique de deux poids et deux mesures, l'amendement du statut particulier de l'éducation a été déjà publié au Journal officiel le 3 juin 2012, mais sans aucune nouvelle sur notre statut». Yousfi avertit: «Si la qualité première du ministre c'est les mesures répressives, il faut qu'il sache que rien ne nous arrêtera. Nous serons toujours en face de lui pour défendre nos droits et ceux du secteur».