Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Carburants : Sonatrach va augmenter ses capacités de raffinage

par Yazid Alilat

La fin du cycle des pénuries de carburants serait pour bientôt, à en croire le groupe national des hydrocarbures Sonatrach qui a annoncé un important et ambitieux projet de développement de ses capacités de raffinage, estimées actuellement à 22 millions de tonnes de pétrole brut.

Durant l'hiver dernier et au printemps 2012, la distribution de carburant a été sérieusement perturbée à l'échelle nationale, et plus particulièrement à l'ouest et au centre du pays, avec l'arrêt de la raffinerie d'Arzew, entrée alors en rénovation. Seules les raffineries de Skikda, avec une capacité de 15 millions de tonnes de pétrole brut de ses deux unités intégrées, et celle d'Alger approvisionnaient le marché domestique national.

Ce qui a provoqué de très fortes tensions sur les carburants, obligeant les responsables du groupe à recourir aux importations d'appoint.

Selon un communiqué de Sonatrach, rendu public samedi, la capacité de raffinage du groupe devrait passer à 25 millions de tonnes de pétrole brut, après la mise en place d'un programme d'investissements pour la réhabilitation des raffineries de Skikda, Arzew et Alger. La capacité de raffinage du groupe passera également à 5 millions de tonnes par an de condensat, soit plus de 30 millions de tonnes de charges traitées, alors que la production de gasoil sera assurée avec une quantité supplémentaire de plus de 3 millions de tonnes par an, soit près de 10 millions de tonnes globalement.

Quant aux essences (super et sans plomb), la production passera à plus de 4 millions de tonnes par an, avec cette précision que les trois raffineries vont produire du ?'sans plomb'', très demandé sur le marché national avec les nouveaux modèles de véhicules fonctionnant à l'essence. Actuellement, les capacités de raffinage de Sonatrach sont de plus de 22 millions de tonnes de traitement annuel de brut et 5 millions de tonnes de condensat à travers 5 raffineries produisant des carburants, des aromatiques, des lubrifiants et des bitumes.

Pour améliorer sa capacité de production, Sonatrach a, par ailleurs, lancé un vaste programme de rénovation de ses raffineries pour répondre au mieux à une demande, en hausse constante, et, si besoin, en exporter les excédents.

Ainsi, le programme d'investissement, engagé par Sonatrach pour la réhabilitation des raffineries de Skikda, d'Arzew et d'Alger, permettra de sauvegarder la capacité actuelle de raffinage sur les prochaines années et de disposer d'une augmentation des capacités de traitement de pétrole brut de près de 4 millions de tonnes supplémentaires.

Le même programme permettra également aux raffineries du groupe de produire des carburants-essences et diesel-, aux normes européennes et de disposer d'une chaîne de production des aromatiques (benzène et paraxylène) plus développée, permettant ainsi d'initier des projets pétrochimiques en aval du raffinage. Par ailleurs, les travaux de réhabilitation de la raffinerie d'Arzew, qui alimente tout l'ouest et le sud-ouest du pays ont été achevés, et les installations sont en activité. La capacité de production de la raffinerie est ainsi passée de 2,5 millions de tonnes par an à 3,75 millions de tonnes par an, soit plus de 50%.

Pour autant, une des deux unités intégrées de la raffinerie de Skikda est actuellement à l'arrêt pour rénovation. L'arrêt technique a été même autorisé par le P-DG du groupe Abdelhamid Zerguine, lors d'une visite sur site. Les travaux de rénovation de cette raffinerie ont été confiés, rappelle t-on, au Coréen Samsung.

L'autre unité intégrée de la raffinerie de Skikda, d'une capacité de 3,5 millions de tonnes de pétrole traitées par an est toujours en activité. Selon Sonatrach, ?'d'autres projets de développement de raffinage sont en cours de mise en oeuvre pour sécuriser les approvisionnements du marché national sur le moyen et long termes''.

Par ailleurs, un important programme de renforcement des capacités nationales de raffinage, avec un apport supplémentaire de 18 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), est sur la table du gouvernement.

Ce programme, déjà annoncé début mai dernier par M. Yousfi, selon lequel les raffineries algériennes sont devenues vétustes, porte sur la réalisation de 5 nouvelles raffineries avec un budget de 10 milliards de dollars.

La capacité de raffinage globale du pays passera ainsi à 30 millions de tonnes de pétrole brut par an, avait-il précisé.