Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

L'importation contre la hausse des prix du ciment

par Djamel Belaïfa

Pour faire face à la forte hausse des prix du ciment, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) va procéder prochainement, à des importations mensuelles de ciment, indique l'APS qui cite le P-DG du groupe GICA, M.Yahia Bachir.

Le groupe prévoit à cet effet des importations mensuelles de 30.000 tonnes pour alimenter la région-ouest et 40.000 tonnes pour la wilaya d'Alger. Pour la région-est du pays, le groupe public a inscrit dans son programme l'importation de 20.000 tonnes, chaque mois, qui seront acheminées par le port de Béjaïa et la même quantité par le port de Annaba. M. Bachir indique que le groupe qu?il dirige va entamer un processus d'importation de ciment durant les périodes de tension pour juguler la crise et faire face à la forte demande sur ce matériau stratégique. Selon les estimations de GICA, le déficit du marché du ciment s'élève à plus de 2,5 millions de tonnes.

Cette faiblesse dans l'offre a provoqué une flambée des prix sur le marché, accentuée par la spéculation. Le même responsable assure que le ciment importé sera disponible sur le marché algérien à partir de janvier 2013. GICA, pour rappel, détient 60% des parts de production et de distribution du marché local du ciment, le reste étant détenu par des privés nationaux et étrangers. Les entreprises de réalisation en charge de projets de développement seront approvisionnées auprès du groupe GICA, a indiqué M. Bachir, soulignant que les ventes du ciment «obéissent à des procédures commerciales bien définies, appliquées rigoureusement dans les cimenteries et les unités commerciales».

Le P-DG de GICA a souligné, par ailleurs, que le groupe ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici 2018.

Pour atteindre cet objectif, M. Bachir signale qu'il est prévu des extensions des capacités de production dans les cimenteries de Zahana (Mascara), Ain Kebira (Sétif), de Béni-Saf (Ain Témouchent), Oued Sly (Chlef), Tébessa et Meftah (Blida).

Un programme de réalisation de 2 nouvelles usines de ciment, à Béchar et Relizane, est également prévu, selon le même responsable. Des discussions «préliminaires» sont en cours pour réaliser une cimenterie à Djelfa, dans le cadre d'un partenariat entre le groupe GICA et l'égyptien «Asec ciment», a ajouté M. Bachir.

A propos de cette future usine, le ministre de l'Industrie, des petites et moyennes Entreprises et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a affirmé jeudi, que GICA a entamé cette année, une étude évaluative et juridique pour la relance du projet de construction de cette usine avec une capacité de production de 3 millions de tonnes par an.

M. Benmeradi a indiqué, lors de la séance plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions orales, que la relance du projet sur un terrain de 23 ha, situé dans la commune de Ain Al Ibil, intervenait après le retard accusé, précisant que l'idée de réalisation remonte à 1973, date à laquelle a été effectuée une étude géologique spécifique. Il a souligné que le groupe GICA œuvre actuellement à «fixer la valeur financière du projet et à définir «la contribution du groupe GICA et du groupe égyptien (Asec), qui a signé un contrat en 2008. Selon le contrat, le groupe «Asec» devait réaliser le projet à lui seul mais ce dernier a formulé en 2010, une proposition au ministère de l'Industrie pour que «l'Etat algérien récupère des actions du capital de la société égyptienne». Le ministre de l'Industrie a fait remarquer à ce sujet, que l'offre de la société égyptienne s'expliquait par «la difficulté de contracter des crédits auprès des banques algériennes afin de lui permettre d'achever les travaux et d'acquérir les équipements indispensables à la production».

M. Benmeradi a précisé que les autorités algériennes avaient donné leur accord de «principe» pour l'acquisition de 49% des actions de la société. Selon ce derniers les travaux de réalisation de l'usine ont remarquablement avancé pour ce qui est de la première chaîne de production soit 85% des travaux et 60% du projet. Concernant le coût du projet, il a ajouté qu'il n'était pas possible, pour le moment, de le fixer en raison de la non finalisation des études techniques et économiques. En 2008, la société «Asec» l'avait estimé à 50 millions de DA, a-t-il dit à ce propos. Il a indiqué que les études liées au projet devront être achevées durant le troisième trimestre de l'année en cours «si les choses se déroulent normalement».

Le projet de construction d'une usine de ciment à Djelfa qui devait initialement produire 500.000 tonnes par an permettra la création de 2.500 emplois pendant l'étape de construction et 750 emplois au lancement de l'usine. Soulignons enfin que la production nationale actuelle de ciment est de plus de 18 millions de tonnes par an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par le groupe GICA, qui détient 12 cimenteries publiques.