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Des projets de rattrapage pour faire d'Oran une ville phare en Méditerranée

par Hafidh Abdelsalam

Oran veut rattraper son retard pour entrer dans la cour des villes phares de la Méditerranée. La grande métropole de l'Ouest algérien, seconde ville du pays, part cependant avec de sérieux handicaps, dus à une gestion approximative qui l'a exclue de la course à l'excellence.

Un vaste chantier va tenter d'y remédier, avec des investissements s'élevant à 14 milliards d'euros.

Modifier en profondeur, et de façon durable, la vie des Oranais pour donner à la grande métropole de l'Ouest algérien, située à une demi-heure des côtes espagnoles, une place de choix dans la nouvelle redistribution qui s'opère en Méditerranée. C'est l'objectif visé à l'horizon 2025, à travers le lancement d'un immense chantier qui devrait absorber 14 milliards d'euros. Certaines actions sont déjà en cours à travers les 26 communes d'Oran. D'autres, plus complexes, exigent une coordination entre différents partenaires. Les études techniques prennent plus de temps. D'autres enfin nécessitent de grands chantiers, et leur impact ne se fera ressentir qu'à long terme. Car Oran a d'abord besoin d'une mise à niveau : l'opération la plus urgente a été la réhabilitation des immeubles. 600 d'entre eux, datant de l'époque coloniale, ont été retenus pour cette opération.

La wilaya a fait appel à des entreprises étrangères, espagnoles, italiennes et françaises notamment, pour effectuer ce travail de rénovation et de restauration. Quatre immeubles, situés rue Larbi Ben M'hidi et rue Mohamed Khemisti ont été confiés à des entreprises italiennes et 68 autres seront pris en charge par des entreprises espagnoles. Le même procédé sera appliqué au célèbre quartier de Sidi El Houari, le saint patron de la ville, quartier qui sera presque entièrement reconstruit. Les façades des immeubles seront rénovées, en gardant le cachet d'origine, mais l'intérieur sera complètement modifié et adapté aux nouvelles techniques de construction. Toute cette opération sera réalisée sans déloger les habitants ou les déraciner de leur quartier, a assuré le wali d'Oran. Pour l'autre quartier emblématique d'Oran, El Hamri, les habitations menaçant ruine seront rasées, alors que celles ayant une haute valeur architecturale ou historique seront préservées et réhabilitées. Les assiettes de terrains récupérées seront transformées en espace vert s'étalant sur superficie de 132 hectares.

Le marché de gros, les halles centrales, le marché à bestiaux, le marché de voitures et la pharmacie centrale, quartiers vétustes en périphérie de la ville, seront détruits à partir du mois de juin, a annoncé le wali. Une nouvelle étude d'aménagement sera réalisée pour le nouveau centre d'Oran, avec un port de plaisance qui sera réalisé à la pêcherie. Deux projets de marina sont prévus, l'un dans la zone d'Aïn Franine, où sera également construite une résidence d'Etat, et l'autre à Madagh, dans la localité de Boutlélis. Deux aquariums seront construits à Arzew et Kristel. Sur le boulevard Zabana, du côté du mausolée de Sidi M'hamed, un parc des anges sera créé, en plus de trois autres parcs d'attraction, aquatique et zoologique. Sur la frange maritime, reliant le port d'Oran au palais des congrès, situé à Haï Sabah, sera implanté un jardin citadin.

MEDECINE ET TELECOMS

Une cité de la santé, réservée à la médecine de pointe, sera implantée dans la localité de Messerghine sur une superficie de 30 hectares. Une autre cité, mais plus petite, sera réalisée à la cité Akid Lotfi, à Bir El Djir sur une superficie de trois hectares. Un musée de la communication sera construit à proximité du mont de Santa Cruz, en plus d'un centre de télécommunication. Des stations multimodales seront créées à l'aéroport d'Es-Senia, à Haï El Yasmine, situé dans la commune de Bir El Djir, à l'est d'Oran, et une troisième à l'ouest de la ville. Deux zones industrielles, celle d'Arzew, qui abrite déjà le grand pôle hydrocarbures de l'ouest du pays, et celle de Bethioua, ainsi que de nombreuses zones d'activité, seront viabilisées pour permettre aux investisseurs de mieux exploiter ces sites. Enfin, un pôle sportif d'excellence est en cours de réalisation à Douar Belgaïd, dans la commune de Bir El Djir, avec un stade d'une capacité de 40.000 places. Toutes ces infrastructures viendront compléter les travaux engagés, avec notamment de grands transferts d'eau dessalée, l'aménagement d'un tramway, d'un palais des congrès et d'hôtels de luxe, qui ont permis à Oran de faire une timide percée à l'international, avec notamment l'organisation d'une conférence sur l'énergie. Mais l'écart entre Oran et les grandes métropoles de la Méditerranée reste important.