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Les chauffeurs de taxi se défendent

par A. Mallem

Les déclarations faites par des responsables, intervenant dans le secteur du transport par taxis, au cours de l'émission « Forum » de la radio régionale, diffusée dimanche dernier, ont soulevé l'ire des principaux concernés: les taxieurs. Ne ménageant pas leurs critiques envers les représentants de la direction des Transports et de la Sûreté, ces derniers « ont déploré vivement qu'ils n'aient pas été invités, sur le plateau, pour se défendre des accusations portées contre eux et faire des propositions de nature à remettre un peu d'ordre dans la profession qui, selon eux, a été pervertie par des individus, totalement étrangers à leur corporation». Les taxieurs que nous avons rencontrés, hier, à la station «Chitour» ont surtout été indignés par les affirmations d'un intervenant, au cours de cette émission, qu'ils n'ont pas réussi à identifier, lequel avait carrément pris la défense des « clandestins ». A ce sujet, un membre du syndicat des chauffeurs de taxi (UNACT) , M. Bousbaâ Bachir, qui était entouré d'une dizaine de taxieurs, a exprimé son dépit devant une dizaine de clients, en déclarant : « j'ai été littéralement sidéré d'entendre un responsable nous accuser, nous les réguliers, de ne pas travailler et dire que les fraudeurs doivent activer normalement sans être inquiétés. Je réponds à ce monsieur que ce sont justement eux, les fraudeurs, entrés par effraction dans notre profession, qui sont à l'origine de tous les problèmes vécus au quotidien par les professionnels et, par ricochet, par les citoyens. Cherche-t-il à nous pousser à jeter nos licences pour entrer, nous aussi, dans la fraude ?». Le relayant, un groupe de taxieurs s'est demandé lui aussi : « connaît-il les problèmes que nous vivons à cause des bouchons de la circulation pour nous accuser de ne pas travailler ? Sait-il que les 20 DA, la place que nous demandons à l'usager du taxi collectif, ne couvrent pas nos dépenses et ce que nous endurons dans une circulation infernale ? Pour une course bénigne qui nous prenait auparavant juste un quart d'heure, nous passons des heures dans les bouchons, sinon nous sommes contraints de faire de longs détours ? ».

Toutefois et à propos des critiques émises par le représentant du syndicat, Younès Bendilmi, qui a participé à l'émission, lequel a pointé du doigt la direction des Transports lui imputant le gel des activités de la Commission technique du transport de la wilaya qui est à la base de tous les problèmes qu'ils vivent, les taxieurs sont tous d'accord. « Ce syndicaliste a bien défendu la cause des taxieurs réguliers », a estimé un des taxieurs. D'autre part, nos interlocuteurs se sont réjouis de la demande faite par ce syndicaliste consistant en l'ouverture d'une enquête sur les taxieurs qui résident, en dehors de la wilaya, mais se présentent chaque jour, dans les stations, pour les bousculer. Toujours sur le plan de la fraude, les taxieurs de la station ?Chitour' qui dessert une dizaine de quartiers, ont signalé le cas des faux taxieurs « réguliers » qui activent sous des faux numéros calqués sur des licences existant réellement. Ils estiment que ce genre de « fraudeurs » doit être dénoncé et débusqué par les services de police auxquels ils ont reproché une absence de contrôle.

A propos de l'augmentation intempestive du prix de la course, régulé par un arrêté de wilaya, nos interlocuteurs l'ont mis sur le dos de certains taxieurs et ont invoqué, à l'appui de leurs assertions, l'augmentation décidée dernièrement par les opérateurs de la ligne Khemisti-Aïn-Smara « parce qu'ils estiment qu'ils ne gagnent pas assez d'argent », ont-ils commenté, en estimant que les usagers doivent signaler la chose aux services concernés de la direction des Transports.