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BLIDA: Le logement s'invite à l'APW

par Tahar Mansour

La quatrième session ordinaire de l'APW de Blida, tenue la semaine dernière, a été consacrée à des questions d'importance dans la vie des citoyens : le logement, la petite entreprise et son impact sur l'emploi.

De prime abord, M. Rabah Taïbi, P/APW, a tenu à mettre en exergue les efforts consentis par le wali et l'exécutif de la wilaya de Blida, ce qui s'est traduit par le lancement de moult projets dormants depuis des années, tout en impulsant une vitesse plus grande pour l'exécution des différents programmes dont a bénéficié Blida. De son côté, M. Mohamed Ouchen, wali de Blida, n'a pas manqué de rappeler la complémentarité des deux institutions qui travaillent en collaboration étroite pour le bien-être des citoyens, ne ménageant aucun effort pour cela. Il a par ailleurs donné lecture du bilan des activités de la wilaya pour l'année 2011 puis a répondu aux questions des élus en ce qui a trait à diverses remarques qu'ils ont faites. Concernant le logement, les élus de l'APW ont présenté un tableau détaillé de tout ce qui se fait au niveau de la wilaya ainsi que des remarques pour une meilleure prise en charge, aussi bien lors de la réalisation que lors de la distribution. Mais avant tout, ils ont voulu présenter l'état actuel du logement et ont qualifié la situation du logement dans la wilaya de Blida comme étant dans une crise accentuée, même si le taux d'occupation par logement est passé de 6,20 en 1998 à 5,49 en 2008. Mais la situation géographique de la wilaya de Blida, en même temps tout près d'Alger et recelant des zones montagneuses d'accès difficile, lui a valu d'être la cible de diverses opérations terroristes durant la décennie noire. Cet état de fait a poussé les habitants des montagnes à refluer vers les villes et leurs alentours immédiats où ils escomptaient trouver un peu plus de sécurité, suivis en cela par les habitants des wilayas limitrophes comme Médéa, Bouira. Cela a donné naissance à des dizaines de bidonvilles, à des constructions illicites sans aucune norme urbanistique, le principal à l'époque étant de sauver le plus de vies humaines de la machine meurtrière des terroristes. Cette situation a perduré et s'est même amplifiée par la suite, prenant à contre-pied toutes les projections faites auparavant et même si l'Etat avait pris la décision de ne plus prendre en compte les habitations précaires non recensées en 2008. Les APC ont eu plus de problèmes et ont dû faire face à des situations très difficiles pour l'alimentation en eau potable, l'assainissement, les routes, l'enseignement, l'énergie, le transport et, bien entendu, le logement. Outre tout cela, c'est le citoyen originaire de la commune qui est lésé, car, au lieu qu'il bénéficie des programmes lancés, il voit une bonne part des quotas de logements réalisés être versée dans la résorption de l'habitat précaire. Bien sûr, si nous comparons la situation actuelle à celle qui prévalait il y a dix ans, nous dirons que la situation s'est nettement améliorée mais il reste beaucoup à faire surtout quand nous apprenons que la cadence de réalisation de logements est plutôt lente, avec des imperfections ainsi que le temps trop long mis dans l'affectation des logements réceptionnés par les daïras concernées. Au sujet des recommandations faites par l'APW en direction de l'exécutif, nous notons la régularisation des situations foncières des assiettes devant recevoir des programmes de logements, le respect des spécificités architecturales de chaque région pour une homogénéité de l'urbanisme, l'activation des études et des réalisations des différents programmes de logements dont bénéficie la wilaya afin d'éviter les surcoûts et les retards, l'obligation des entreprises de réalisation à respecter les clauses du cahier des charges, l'inscription de nouveaux programmes de logements sociaux afin de faire face à la très forte demande en ce sens et, enfin, activer l'étude des dossiers des demandeurs de logements sociaux afin de procéder à leur épuration. L'autre dossier de grande importance étudié lors de cette session a trait à la petite entreprise, aux prêts y afférents et aux institutions chargées de l'étude des demandes et de leur finalisation, c'est-à-dire l'ENSEJ, la CNAC et l'ANGEM. Ainsi, parmi les remarques faites par les élus, il y a lieu de signaler l'exiguïté des locaux alloués aux trois institutions malgré le très important flux de demandeurs qu'elles reçoivent quotidiennement, le manque de moyens humains et matériels ainsi que leur emplacement. Le nombre de dossiers traités (au mieux, quelques centaines) ne représente qu'une infime partie de ceux qui ont été déposés (des milliers, selon les élus), ce qui traduit un retard incompréhensible, exaspéré par les multiples documents que doivent présenter les jeunes demandeurs de prêts pour la création de leur entreprise. Une autre remarque d'importance a été faite par les élus concernant la création d'entreprises dans ce cadre, celle du contrôle post-création. En effet, dès le début, le jeune promoteur est aidé par l'une des trois institutions étatiques et reçoit même une formation accélérée mais, dès qu'il crée son entreprise, il est laissé à lui-même, sans contrôle ni assistance, ce qui a fait que nombreux sont ceux qui n'ont pu continuer et ont baissé rideau. L'APW a donc formulé plusieurs recommandations afin de faciliter l'accès aux prêts d'une manière rapide afin qu'un plus grand nombre de jeunes puissent lancer leurs entreprises.