
Il paraît que les Espagnols vont s'occuper de la
restauration de l'Hôtel de ville d'Oran et l'Hôtel de ville de la restauration
des finances des Espagnols.C'est ce qu'on appelle de
la coopération. A Mascara, le projet est plus urgent. C'est la restauration du
mausolée de Sidi Bouras qui est à l'ordre du jour. Pour
Sidi Chaker à Tlemcen, y'a pas de raison de s'en
occuper. Lalla Setti a
bouffé tous les budgets. Les femmes d'abord. Mais tout cela n'est que de la
haute voltige politique et la politique n'est pas ma spécialité. Je laisse
cette mission aux caresseurs de clavier qui n'arrêtent pas de pianoter dans
tous les sens pour se faire un nom propre.Le mien
l'étant même au chômage. Ce qui m'intéresse moi, c'est juste ce trou qu'on
appelle affaissement. Il est là depuis des ans.
Le trou qui me préoccupe, en attendant le trou final autour
duquel les gens viennent pleurer, convaincus qu'ils vont finir, eux aussi, dans
la même fosse. Le trou qui me préoccupe c'est le trou devant mon immeuble. Celui
qui oblige la route d'être coupée et les bien lotis (les bien lotis sont ceux
qui ont gagné au loto politique, qui permet d'avoir des marchés de gré à gré ou
malgré vents et marées). C'est donc cet affaissement qui bouffe les centaines
de kilos d'asphalte et bitume pour se défoncer deux jours après, qui me
préoccupe. Sommes-nous incapables de travailler correctement, sans tricher ? Faut-il
faire appel aux Espagnols pour le réparer définitivement ? Où sont passés les
cantonniers d'antan. Chut on s'est promis de ne pas parler de politique et de
trous de la fortune, de rester au niveau des trous. Je me demande d'ailleurs
pourquoi on les appelle nids de poule. Un trou nid de poule. Sacrée langue. Qu'est-ce
qu'elle a à voir la poule avec le trou ?