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Un contrat d'armement de 10 milliards d'euros : Des armes allemandes pour l'Algérie

par Moncef Wafi

L'Algérie se tourne vers l'Allemagne pour diversifier ses fournisseurs en matériel militaire et d'armement. Selon l'agence d'information Reuters, le Conseil de sécurité du gouvernement allemand a donné son feu vert à un contrat de vente d'armes et de matériel militaire à l'armée algérienne d'un montant de 10 milliards d'euros, quelque 14 milliards de dollars sur les dix prochaines années. En attendant les autorisations d'exportation, considérées comme acquises, ce contrat est le plus important jamais signé par l'Algérie avec un pays occidental. Sont concernés quatre marchés décrochés par des entreprises allemandes. Les groupes Rheinmetall et MAN doivent construire des blindés de transport Fuchs. Daimler compte vendre des camions et des tout-terrain. Quant à ThyssenKrupp, un des leaders du secteur naval européen, ses activités couvrant les navires de surface, les sous-marins et les services de soutien à la flotte, il compte construire des frégates développées et sophistiquées, probablement de type Meko A-200, et former les personnels navals algériens. Egalement la fourniture en composants électroniques des gardes-frontières algériens de la part de sociétés allemandes et européennes. Rappelons que lors de la dernière visite du président de la République à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel avait proposé de fournir les GGF algériens en vue de mettre un terme à l'immigration clandestine. Ce contrat va renforcer la position d'Alger parmi les principaux acheteurs d'armes au monde. Ainsi, et selon le dernier rapport de l'Institut international de recherche de Stockholm pour la paix, l'Algérie est le huitième acheteur d'armes au monde sur la période 2006 2010 où elle a acheté 3 % des armes conventionnelles vendues dans le monde, à égalité avec les Etats-Unis et l'Australie. Dernières emplettes sur le marché des armes, le contrat pour l'achat de deux corvettes de type Tigre avec la société Russia United Shipbuilding Corporation et l'exportateur d'armes russe Rosoboronexport, qu'on disait signé à l'occasion du salon international de la défense maritime 2011 à Saint Pétersbourg en Russie. Pourtant, les négociations sur cette vente se poursuivent toujours, a indiqué hier le holding russe des chantiers navals OSK. « La partie technique des négociations sur la construction de deux corvettes Tigre pour la marine de guerre algérienne est achevée », selon un communiqué d'OSK, mais les négociations sur d'autres points du contrat se poursuivent, a précisé, à l'AFP, un porte-parole d'OSK, Alexeï Kravtchenko. L'Algérie, au même titre que l'Inde, la Chine, le Venezuela et le Vietnam, est actuellement parmi les principaux importateurs d'armements russes. En février dernier, deux bâtiments de guerre modernisés ont été remis à l'Algérie lors d'une cérémonie organisée à Saint-Pétersbourg. La corvette Raïs Hamidou et la frégate Mourad Raïs, entrées en service au tout début des années 70, ont ainsi été réparées et modernisées pour voir la durée de leur service prolongée de dix ans. Rénovés pendant trois ans à Saint-Pétersbourg dans les Chantiers navals du Nord, ces deux navires ne sont que la tête de pont pour deux autres unités de la marine nationale présentes actuellement en Russie. Les navires algériens ont été équipés de radars, moyens de liaison, équipements hydroacoustiques modernes et de nouveaux missiles, selon un représentant de l'agence russe d'exportations d'armements Rosoboronexport.