
« Les raisons de
la désorganisation du secteur des taxis sont, pour la plupart, dues au
phénomène des taxis fraudeurs !», nous a déclaré jeudi M. Ali Bouadi, président du bureau de wilaya de la Fédération nationale
des taxis service (FNTS), organisation qui active sous l'égide de l'Union
nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ce syndicaliste a
estimé, par ailleurs, «que la grande majorité des véhicules utilisés dans la
fraude appartiennent à des fonctionnaires. Grâce aux facilités de crédits
bancaires qui leur sont consentis par l'Etat, à travers l'administration et les
entreprises économiques, ces derniers ont acheté des véhicules neufs et se
livrent, sans vergogne, notamment après les heures de service, à l'exercice
illégal de cette profession, bousculant ses règles ainsi que les taxieurs réguliers». Il a donc appelé les uns et les autres
à cesser d'incriminer les taxis de service réguliers, en les chargeant de tous
les maux qui rongent la profession. Il convient plutôt, selon ce qu'il a
préconisé, de mener un travail de sensibilisation de longue haleine, en
direction des gens de la profession aussi bien que des usagers des taxis, pour
essayer d'éliminer tous les phénomènes négatifs qui ont dévié ce métier de sa
mission de service public. «L'exercice de la profession des taxieurs
était élevé jadis à un véritable art, une profession respectable qui avait ses
règles et son éthique. Hélas! les ravages causés par
la décennie noire et le phénomènes des taxis clandestins, suivis de
l'interdiction totale de stationnement au centre-ville, ont complètement dévoyé
cette profession». Toutefois, ce responsable a reconnu que, depuis l'arrivée de
l'actuel wali, les choses commencent à s'améliorer. Il a annoncé quand même que
son syndicat va lancer une initiative visant aussi bien les organisations
syndicales du secteur que les autorités locales, pour les amener à unir leurs
efforts afin de lever tous les obstacles conduisant à l'instauration d'une
organisation durable et d'une morale au sein de la profession. M. Bouadi a, d'autre part, beaucoup critiqué certaines
pratiques de l'administration vis-à-vis des taxieurs,
notamment l'APC de Constantine, qui exige d'eux de
s'acquitter, chaque année, des frais de stationnement alors même que les
stations en question n'existent pas. Il en est de même des frais de fourrière
fixés à 500 dinars par nuit et par véhicule jugés exorbitants par rapport à ce
qui se pratique partout ailleurs. Sur un autre plan, M. Bouadi
a souri quand nous lui avons demandé le chiffre des adhérents à son
organisation. «Nul ne peut prétendre à des statistiques sérieuses, et ce pour
la bonne raison que les chiffres, d'un syndicat à l'autre, sont en perpétuel
changement: un jour tel nombre de taxieurs adhère à
tel syndicat, un autre jour ce même nombre s'en va chez le voisin, et ce, suivant
que l'un ou l'autre ait satisfait à ses réclamations ou à ses besoins
professionnels».