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![]() ![]() ![]() Karim Tabou, premier secrétaire du FFS: «Le pays a besoin d'une transformation sérieuse»
par Amine L. ![]() Le pays a besoin d'une transformation politique sérieuse. Chacun de nous
doit changer, y compris l'opposition». C'est ce qu'a déclaré hier Karim Tabou,
premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), qui était l'invité de
la chaîne 3 de la radio nationale. Ce responsable du plus vieux parti de
l'opposition a déploré au passage la fermeture du champ médiatique en Algérie.
«Le FFS n'a pas été invité à la chaîne 3 depuis 4 ans. Notre parti n'a eu droit
qu'à 3 h d'antenne à l'ENTV en dix ans», dénonce-t-il. M. Tabou a réitéré les
positions de son parti concernant un certain nombre de sujets d'actualité.
Répondant à une question sur la position du FFS sur la démarche des deux ailes
de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), le
porte-parole du FFS a affirmé que «la rue a certes changé des choses en Egypte
et en Tunisie, mais ce n'est pas le cas en Algérie. Certains pensent qu'il
suffit de se poser dans la bonne géographie pour changer le système. Pour nous,
la démocratie se construit». «Le FFS a préféré aller à la rencontre des forces
du changement qui sont les étudiants et les chômeurs qui mènent des luttes
sociales», rappelant le meeting qu'avait animé son parti, vendredi, à Alger.
Pour lui, pour réaliser le changement, il ne suffit pas de soutenir un clan au
pouvoir ni de procéder à un rééquilibrage à l'intérieur du système». Selon lui,
le changement est de permettre aux Algériens de vivre dignement et librement».
Invité à analyser les dernières émeutes qui avaient secoué l'Algérie, début janvier dernier, M.Tabou a estimé que «la fermeture de toute expression politique a fait que les émeutes sont le seul moyen d'expression sociale». Invité à exposer le programme économique du FFS, M. Tabou a estimé que «l'heure est d'abord de régler la question politique par l'ouverture». Sur le plan international, le premier secrétaire du FFS, qui était interrogé sur les révoltes ayant ébranlé plusieurs pays arabes, a affirmé que «le FFS est solidaire des luttes des populations pour se libérer des régimes qui ont montré qu'ils sont capables du pire comme l'a fait Kadhafi qui a recouru à des actes de violence contre sa population». Et d'estimer que «le meilleur allié objectif des puissances occidentales sont les régimes en place dans les pays arabes qui ont opprimé les populations». Et d'ajouter: «Les régimes de ces pays induisent les interventions étrangères en tous genres, car ils sont incapables de construire des institutions respectables». «Ces régimes, à l'image de celui incarné par Kadhafi, dit-il, portent une lourde responsabilité dans ces drames.» «Il faut inverser ce qu'a dit Kadhafi. Il faut faire du porte-à-porte pour rencontrer tous les citoyens, quartier par quartier (Zanga Zanga)», poursuit-il. Et de mettre en garde contre «les risques d'instabilité si les processus de transition démocratique ne sont pas protégés dans ces pays en révolte». Tout en qualifiant les actes de Kadhafi de «crimes contre l'humanité», M.Tabou a salué l'immense «génie populaire et la mobilisation citoyenne libyenne qui ont défié un sanguinaire dont la santé mentale est mise en doute». Répondant à une question sur le conflit au Sahara Occidental, M.Tabou a réitéré la position de son parti qui soutient le processus des négociations dont il appelle de ses vœux qu'il aboutisse à un accord entre les deux parties sous les auspices des instances internationales. Au sujet de la résistance du peuple palestinien, M.Tabou a affirmé que le FFS a toujours défendu la cause de ce peuple frère tout en déplorant au passage le refus des autorités algériennes de rencontrer Abou Mazen, chef de l'Autorité palestinienne. |
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