Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

L'autisme, entre incompréhension et tare

par A. Mallem

Dans le cadre de ses activités scientifiques et culturelles, le Centre national de formation des personnels spécialisés des établissements pour handicapés (CNFPSH) de Constantine a organisé, hier dimanche, une journée d'étude sur l'autisme, cette pathologie mal connue et pourtant très présente en Algérie.

Quatrième du genre que ce centre organise depuis quelques années, la journée d'étude a été placée cette fois sous le thème générique de «Autisme et thérapie d'échange et de développement» et a été animée par des praticiens nationaux et des spécialistes étrangers invités, en l'occurrence les professeurs français Dominique Sauvage, spécialiste de l'autisme à l'hôpital universitaire de Tours, et Gilbert Ferry, spécialiste des handicapés et attardés mentaux dans la même ville, et le professeur Ould-Taleb Mahmoud, médecin-chef de pédopsychiatrie à la clinique Garidi II de Kouba (Alger).

Pour les non-initiés, ces spécialistes ont donné quelques repères cliniques qui servent encore de base pour la définition de l'autisme, pathologie généralement d'origine génétique dont les personnes atteintes se distinguent par une absence de communication, des difficultés ou d'une incapacité totale à établir des relations sociales, par un trouble du langage, ou du comportement, une arriération mentale, etc. En expliquant le processus de l'autisme qui touche plus le sujet masculin (3 à 4 garçons pour une fille), ces spécialistes ont ajouté que le sujet autiste est réfractaire au changement et perçoit le monde extérieur comme menaçant et effrayant. Les méthodes thérapeutiques de ce phénomène sont éprouvantes et les résultats sont souvent décourageants.

«Cette pathologie est très mal connue chez nous, indique le Dr Boutaghane M.T., directeur du CNFPSH de Constantine. Nous avons dans tout le pays des centres spécialisés, les fameux centres médico-pédagogiques, qui prennent en charge les enfants autistes, malheureusement les spécialistes n'arrivent pas souvent à les distinguer des autres enfants attardés mentaux, et partant de là, les prendre en charge sérieusement et avec le minimum d'efficacité. C'est pourquoi, avec notre tutelle le ministère de la Solidarité nationale nous avons décidé d'organiser ces journées qui sont encadrées par les meilleurs spécialistes internationaux, et ce afin de former nos praticiens dans le domaine de l'autisme et les informer sur les méthodes thérapeutiques en cours dans le monde». Le Dr Boutaghane indique que plus de 350 enfants autistes sont recensés au niveau des centres spécialisés en Algérie. Mais il pense que le chiffre de ceux qui ne sont pas recensés, ou ceux en listes d'attente dans les centres comme ceux concernant les enfants «cachés» par leurs familles qui considèrent cette maladie comme une tare, est beaucoup plus important. Ils étaient donc plus de 150 psychologues, cliniciens, orthophonistes, éducateurs qui travaillent directement avec les enfants autistes dans les centres qui ont assisté à cette journée d'étude.