Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La carrière de chaux de Chettaba restera fermée

par Rahmani A.

Située en contrebas des monts El-Djebbes, à la sortie ouest de l'immense bidonville de Benchergui, la carrière de chaux de Chettaba est à l'arrêt depuis 2005, et les espoirs d'une quelconque réouverture nourris par une dizaine d'anciens employés semblent aujourd'hui évanouis. A trois kilomètres du chef-lieu de wilaya, cette carrière aura connu des jours fastes, notamment au cours de sa période d'exploitation où la cinquantaine d'ouvriers de la carrière concassaient journellement une masse évaluée entre 100 et 150 tonnes de pierre pour en extraire cette fameuse chaux hydraulique qu'il ne faut pas confondre avec la chaux ordinaire utilisée pour badigeonner les murs ou les parois des puits. Cette chaux d'un genre spécial résiste aux températures les plus élevées. Exploitée dans le secteur du bâtiment, elle sert surtout pour la solidification du bitume et même du revêtement des pistes d'aérodromes.

Selon les employés de cette carrière qui nous ont rendu visite hier, la carrière produisait cette variété de chaux, mais également du plâtre d'excellente facture. Sur la cinquantaine d'employés de la carrière, près de quarante ont été repris par l'ERCE, leur organisme de tutelle, pour être « recasés » dans des carrières à Hamma Bouziane et Aïn M'lila. Une dizaine d'employés nous expliquent qu'ils sont donc restés sans emploi. Mais selon l'un des responsables de l'ERCE contacté à ce sujet, « ces éléments ont joui de tous leurs droits administratifs au lendemain de leur départ ».

Les travailleurs qui nous ont rendu visite disent « vouloir reprendre en main cette carrière à condition, disent-ils, de bénéficier d'une aide de l'Etat pour réviser leur ancien matériel ou acheter le matériel spécifique. Par lettre, dont nous détenons une copie, ils en appellent aux autorités et se disent prêts à relever le défi.

Du côté de l'ERCE, «les jeux sont faits nous disent les responsables pour deux raisons précises : la carrière n'étant plus rentable et le site d'exploitation n'est pas le bien de l'ERCE qui ne peut, dans ce cas, en bénéficier ni se permettre d'en attribuer l'exploitation à de tierces personnes».

A ce sujet, M. Chaker, responsable au niveau de l'entreprise, nous apprend que les représentants de ces (dix) travailleurs ont été reçus par le P-DG de l'entreprise lequel, de vive voix, leur a expliqué les tenants et aboutissants du problème et l'impossibilité de rouvrir ce site d'ailleurs récupéré dès sa fermeture en 2005, par le propriétaire foncier du terrain d'assiette.