Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Scandale à l'ambassade américaine à Alger: Le chef de la CIA drogue et viole deux Algériennes

par H. Barti

L'ex-chef de la CIA à Alger, Andrew Warren, est soupçonné par la justice américaine d'avoir commis des actes «aggravés» d'abus sexuels sur deux femmes alors qu'il était en poste à Alger entre septembre 2007 et octobre 2008. Une probable inculpation du mis en cause pourrait intervenir «au plus tard dans un mois», selon des médias américains.

L'information, qui vient d'être rendue publique par la chaîne de télévision américaine ABC, repose sur un premier rapport d'enquête du service de la sécurité diplomatique auprès du département d'Etat américain déposé au niveau de la cour fédérale de Washington. L'enquête a été ouverte à la suite de plaintes déposées, séparément, par deux femmes à l'ambassade des Etats-Unis à Alger, accusant le premier responsable de la CIA de les avoir violées.

Le rapport en question, signé par l'agent spécial Scott Banker, fait référence aux deux victimes comme étant toutes les deux des ressortissantes algériennes résidant à l'étranger, dont une binationale, qui viennent en Algérie régulièrement pour des visites familiales. La même source souligne que les témoignages des deux victimes ont été rapportés à des moments différents au service de sécurité de l'ambassade des USA à Alger, et que «toutes les investigations dont elles ont fait l'objet n'ont donné aucune indication sur un quelconque contact qu'elles auraient pu avoir, ni avant, ni après les faits ».

Selon ce même document, la première victime a affirmé aux autorités américaines qu'elle «avait été violée en septembre 2007, à l'occasion d'une réception organisée par le personnel de l'ambassade US à Alger au domicile d'Andrew Warren. Elle a également déclaré «qu'on lui a servi un cocktail (Whisky-Coca), préparé loin de son regard». Tard dans la soirée, «après un dernier verre qui lui a été servi par le mis en cause», ajoute-t-elle, «elle s'est subitement sentie mal et a commencé à vomir». Pour la suite, elle se rappelle uniquement que «le lendemain elle s'est réveillée au domicile de l'agent de la CIA, toute nue, avec le sentiment d'avoir été violée», selon le rapport d'enquête du département d'Etat. Elle dit aussi n'avoir «aucun souvenir d'avoir eu des rapports sexuels avec le concerné». La seconde victime, pour sa part, place les faits à «février 2008, mais donnant un récit des faits tout à fait similaire.»

Interrogé par les enquêteurs, Andrew Warren a nié les «allégations» des deux victimes, tout en admettant «avoir eu des rapports intimes avec elles, mais avec leur consentement». Pour les médias US, ces accusations peuvent avoir un effet dévastateur sur la crédibilité des personnels américains à l'étranger, même si pour le moment les officiels en poste font preuve de beaucoup de lucidité et de prudence et préfèrent ne pas trop s'avancer à propos d'une enquête qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Le porte-parole du département d'Etat, Robert Wood, s'est limité, pour sa part, à dire que les Etats-Unis «prennent très au sérieux toute accusation impliquant son personnel à l'étranger», invitant les représentants des médias à se rapprocher pour tout autre détail sur cette affaire du département de la Justice, lequel, de son côté, s'est abstenu de faire le moindre commentaire. Il y a pourtant des éléments qui sont, pour le moins qu'on puisse dire, troublants: les enquêteurs ont découvert, suite à une perquisition effectuée au domicile du chef de la CIA à Alger, des photos compromettantes. Les deux plaignantes y figurent. En outre, les enquêteurs ont découvert un journal intime où le mis en cause avait rapporté ses expériences sexuelles, en plus d'une douzaine d'enregistrements vidéo où les «partenaires» ou plutôt les victimes «ne paraissaient pas tout à fait conscientes», affirment les médias américains citant des sources proches du dossier.

Les précieux renseignements contenus dans ces enregistrements vidéo ont donné du crédit à la version des deux témoins par rapport au mode opératoire utilisé par le mis en cause, notamment en ce qui concerne les accusations selon lesquelles l'ex-chef de la CIA aurait administré à ses victimes, sans qu'elles ne se rendent compte, des drogues pour les ramener à se soumettre à ces désirs sans la moindre résistance.

Une piste confortée encore plus par la découverte, lors de la perquisition du domicile de Warren de flacons de Valium et de Xanax, deux substances que les experts du FBI décrivent comme «communément utilisées pour faciliter les actes d'abus sexuels», selon le même rapport d'enquête.

Autre élément apporté par cette pièce à conviction, certaines de ces vidéos, la date affichée faisant foi, avaient été tournées, avant septembre 2007, en d'autres termes bien avant que le l'agent ne soit en poste à Alger, précisément au moment où il était en poste au Caire. Un élément nouveau qui a poussé le département de la Justice à élargir le champ d'action de son enquête à l'Egypte, selon des officiels américains cités par ABC.

Cette affaire représente, selon les médias américains, une trop mauvaise publicité pour la nouvelle administration Obama, qui ambitionne d'établir de nouveaux rapports avec les pays du monde musulman basés sur «l'intérêt mutuel et surtout le respect réciproque.»

Agé de 41 ans, Andrew Warren est un agent de la CIA converti à l'Islam qui a été recruté par l'agence à la suite des attentats du 11 septembre. Maîtrisant la langue arabe et connaissant parfaitement le fonctionnement des milieux islamistes, il a exercé en Afghanistan, puis en Egypte avant de rejoindre, en septembre 2007, Alger en tant que chef de la CIA. Les personnes qui l'ont côtoyé le décrivent comme quelqu'un de très doué et pointilleux dans son travail. «Il avait fait ses preuves au pays des mollahs où il a fréquenté «sans le moindre complexe les mosquées afghanes», racontent ceux qui l'ont connu, cités par des média US.