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Le coronavirus n'est pas une grippe

par Abdou BENABBOU

Les dernières alertes lancées contre le corona par le ministère de la Santé et par l'Institut Pasteur ces dernières quarante huit heures ne doivent pas être prises à la légère. Ce que des scientifiques considèrent comme une septième vague de la pandémie, encore timide, rampe en douceur et si l'insignifiante cinquantaine de cas de contamination déclarée officiellement, il est certain que l'épidémie n'a pas baissé les bras.

L'inconscience manifeste est que d'aucuns se sont persuadés que le Covid sous toutes ses formes est à cataloguer parmi les habituelles grippes saisonnières et que la population n'a pas trop à s'en faire pour un désagrément sanitaire qui ne fera que passer. La tendance est à l'oubli des terribles méfaits et drames que la pandémie a provoqués et que les plus de 6.800 morts enregistrés dans un passé récent ne sont que des impondérables naturels à classer. Il est presque tentant de déduire que seules les familles qui ont vu un des leurs happé par le maléfice ont gardé une plaie ouverte qui ne guérira jamais.

En arrachant ses droits, l'été est là, amplifiant la fluidité des mouvements humains, condensant leurs croisées et ouvrant l'ensemble des portes des transhumances touristiques.

En Europe et ailleurs, la survenance du virus frappe de plus en plus fort malmenant des sociétés humaines aux prises déjà avec les folies de la nature qui ne leur accordent aucun répit.

Fort heureusement une sage minorité de la population algérienne, consciente du retour du danger a renoué avec sa garde et s'est investie dans la distanciation physique et a réadopté le masque. Pour un début, elle a le mérite d'adresser un bel exemple de prévention et de prévoyance à la face de ceux qui se laissent embarquer par la fatalité. L'importance de son message citoyen est qu'il est aussi une mise en garde contre le retour d'un autre confinement généralisé que les autorités publiques ne lésineront pas à décider avec raison si la pandémie venait à se redéployer. Un tel ressac convoqué par l'indolence d'une population inconsciente serait lourd de conséquences pour la vie économique et sociale du pays.