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La pression jusqu'en 2023 ?

par Abdelkrim Zerzouri

Y aura-t-il assez de places pour satisfaire la demande des voyageurs après le lancement d'un nouveau programme des vols internationaux et de traversées maritimes reliant l'Algérie au monde extérieur ? La première phase de renforcement du programme supplémentaire pour les vols internationaux, entré en vigueur le 29 mars 2022, n'ayant pas pu donner satisfaction à la demande à destination de l'Algérie, a nécessité de ce fait un second programme, dont la commercialisation devrait être mise en branle incessamment à la suite de l'ordre donné par le président Tebboune lors du dernier conseil spécial, tenu jeudi dernier. Des renforcements décidés par le président de la République et qui arrivent toujours après l'éclatement de tensions devant les agences de réservation des billets, notamment en France où l'on compte une forte communauté d'émigrés. Devrait-on encore s'attendre à une troisième phase de renforcement des liaisons aériennes et de traversées maritimes ?

Certainement qu'on agira selon les réponses sur le terrain. Mais il faut prévoir que la pression persistera si on se fie aux estimations de l'Association internationale du transport aérien (AITA), qui affirment que, après la baisse des activités due à la pandémie, «les volumes de trafic aérien sur le continent africain ne reviendront pas à la normale avant, au mieux, 2023». Notons que la deuxième phase tient compte du renforcement des liaisons maritimes, qui n'était pas pris en considération lors de la première phase du programme supplémentaire, exclusivement dédiée aux liaisons aériennes. Alors qu'on devait prévoir que durant la période estivale, marquée par le retour de nos émigrés au bled, le voyage par bateau est privilégié, parce que les émigrés ramènent inévitablement avec eux leurs véhicules et plein d'autres bagages qui ne trouveraient place que dans un bateau. On a encore attendu que la diaspora se donne en spectacle en France devant l'agence de réservation des billets de la traversée maritime pour réagir. Toujours en retard et dans la précipitation.

Comment peut-on espérer que cette diaspora participe à la relance de l'économie nationale si on ne peut pas lui assurer un p'tit billet d'avion ? Et pourquoi faut-il attendre que pareille décision vienne de la présidence ? On doit anticiper le pic de la demande et agir en conséquence, en mettant en œuvre des mesures concrètes pour éviter d'être pris au dépourvu. Un important flux de voyageurs, plus que ce qui était enregistré durant pareilles périodes avant la pandémie, est forcément attendu durant cette saison estivale avec la levée des restrictions sanitaires. Il faut s'attendre à ce que tous les émigrés, ou presque, envisagent de rentrer au pays après une longue rupture de deux ans, due à la fermeture des frontières, suivie par d'énormes difficultés pour voyager à cause des mesures sanitaires et la limitation des liaisons aériennes à quelques rares vols, affichant toujours «complet».

Il s'agit de paramètres pas si difficiles à prévoir et à gérer par les responsables du secteur. Peut-être que personne n'ignore cet état de fait, et que la balle est dans le camp des pouvoirs publics pour renforcer les moyens de transport, surtout. Là aussi on est conscient des exigences du marché, la dernière autorisation accordée à la compagnie nationale Air Algérie pour acquérir quinze nouveaux appareils s'inscrit en droite ligne de cette stratégie.