Contre son gré et sans ménagement aucun, la Sonelgaz a été, au grand soulagement des ménages, recadrée
par le gouvernement dans son élan prônant l'action par tous les moyens pour
arriver à ses fins, en l'occurrence le recouvrement des factures impayées par
ses clients. Immédiatement après les déclarations du P-dg de l'entreprise, Chahar Boulakhras,
annonçant l'entame des coupures de l'énergie électrique pour les clients qui
accumulent plusieurs factures de consommation d'électricité impayées, les
autorités gouvernementales ont réagi par le biais du ministre de l'Energie, M.
Abdelmadjid Attar, qui a instruit par courrier la Sonelgaz
de surseoir provisoirement en cette période d'hiver difficile à toute coupure
d'électricité ou de gaz surtout pour les citoyens à faibles revenus, isolés
(zones d'ombre), et bien sûr les usagers dont l'activité est sensible
(administrations et services publics, unités / infrastructures de production
employant les travailleurs ou dont le production est destinée à la consommation
ou au marché national à l'exemple de l'eau potable ou de le production agricole...,
etc.). Un camouflet pour cette entreprise qui a fait valoir ces derniers
mois son caractère d'« entreprise citoyenne » et qui a fini par perdre toute
patience en sévissant à l'encontre des mauvais payeurs alors que la situation
exceptionnelle que traverse le pays et les difficultés que rencontrent les
ménages, ainsi que d'autres entités économiques et services publics, n'ont fait
que s'aggraver ? En tout cas, le ministre de l'Energie a instruit la Sonelgaz d'envisager le rétablissement de raccordement de
façon provisoire pour certains cas sensibles où il y a déjà eu coupure, et a
demandé un compte rendu hebdomadaire sur cette situation pour permettre un
suivi régulier de la situation durant cette période. De toute évidence, cette
instruction qui découle des orientations du président de la République, fort
probablement même que cela a nécessité son intervention personnelle pour
stopper cette campagne de coupures de l'énergie électrique pour les citoyens et
les usagers dont l'activité est sensible, a remis les pendules à l'heure en
matière d'autorité hiérarchique. Notons que les coupures de l'énergie
électrique ont été entamées au mois de décembre à travers certaines localités,
dont la nouvelle ville Ali Mendjeli, à Constantine,
où de nombreux citoyens ont été choqués de voir débarquer chez eux les agents
de coupure sans crier gare. Ainsi, au moment où le P-dg
de la Sonelgaz annonçait sur un ton impétueux le
passage à l'acte extrême, le mardi dernier, de nombreux citoyens étaient déjà
plongés dans le noir, et le désarroi, depuis la fin du mois de décembre ! Des
directions locales ont-elles décidé de leur propre
chef de procéder à ces coupures de l'énergie électrique ? Un comportement qui
ne cadre pas avec la tendance politique adoptée par les plus hautes autorités
du pays. Seulement, le citoyen ne devrait-il pas de son côté assumer également
sa citoyenneté, ainsi que d'autres usagers, et honorer les factures de la
consommation de l'énergie électrique quand il en a la possibilité, du moins
conclure, sans contrainte, un échéancier de paiement selon ses moyens, afin de
préserver l'équilibre financier de l'entreprise qui leur assure ce confort ?
Difficile pour la Sonelgaz de discerner entre la
précarité et l'aisance parmi sa clientèle, d'où l'obligation d'adopter une
démarche pragmatique en attendant un retour à la vie normale.