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Sofiane Djillali l'inattendu «dialoguiste»

par Kharroubi Habib

Depuis qu'il a fondé et dirige le parti «Jil Jadid», Sofiane Djillali a été dans et à la pointe de tous les combats et initiatives politiques ayant pour objectif de mettre fin au système et à son ultime avatar qu'a été le régime de Bouteflika. Il ne peut pour cela être accusé de complaisance à l'endroit des résidus de ce régime et encore moins de «trahison» du mouvement populaire qui revendique leur départ comme préalable à toute solution de sortie de la crise dans laquelle est le pays en raison de son adhésion à la démarche du groupe de partis, de personnalités nationales et d'associations et organisations de la société civile qui sous l'appellation de «Forces du changement» tentent de construire avec le pouvoir un compris permettant de dépasser cette crise.

L'homme n'a pas renié son combat en rejoignant ce groupe politique. Dans l'intervention qu'il a faite à la conférence du dialogue national organisée par ce groupe, il a explicité les considérations dont lui et son parti ont tenu compte pour intégrer le pôle des «Forces du changement». Partant du constat que si le régime politique qui a sévi durant vingt ans au moins est en plein effondrement, des figures symboliques de cette époque sont néanmoins encore aux commandes. Sofiance Djillali a affirmé que la question qui se pose est de savoir «comment opérer le changement en accord avec l'esprit du mouvement populaire tout en garantissant la stabilité de l'Etat algérien». Aussi impétueux qui il soit, le président de Jil Jadid est semble-t-il convaincu que l'on ne peut avoir ce changement et préserver la stabilité de l'Etat qu'en instaurant «un dialogue sérieux et fertile» entre le pouvoir et la société politique ayant pour unique objectif : organiser la passation de pouvoir au peuple.

Pour avoir cosigné le document final de la conférence d'Aïn Benian qui fixe les conditions posées par ses participants à l'ouverture d'un dialogue avec le pouvoir, le président de Jil Jadid dont le repositionnement a beaucoup «surpris» est plus que les autres signataires en butte à une volée de critiques à travers les réseaux sociaux. Ce qui prouve assurément que Sofiance Djillali a pris du «coffre» aux yeux de ses détracteurs et qu'ils sont indisposés par l'influence grandissante qui est la sienne tant sur l'échiquier politique qu'au sein du mouvement populaire à l'émergence duquel il a indubitablement contribué.