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Les
Algériens sont sortis pour le huitième vendredi consécutif avec la même
détermination et les mêmes mots d'ordre appelant à la chute du système. Un
vendredi attendu, non pas du côté de la rue plus décidée que jamais, mais de
celui du pouvoir en place qui, lui aussi, semble décidé à passer ses
résolutions «constitutionnelles» en force et qui a changé d'attitude les
dernières 48 heures faisant dans la dispersion des manifestants à Alger. Hier,
si les canons à eau n'ont pas été actionnés, Alger a, quand même, été
quadrillée comme rarement. Il est clair que dans la logique des décideurs c'est
un bras de fer qui s'est engagé avec le hirak depuis
l'application de l'article 102 de la Constitution et tous les moyens semblent
engagés pour arriver au 4 juillet, date de l'élection présidentielle. Alger
encerclée, les habituels «renforts» de la Kabylie empêchés d'accéder à la
capitale, les chaînes de télévision privées sommées de ne pas couvrir la
marche, le pouvoir décisionnel est passé à la contre-offensive.
Pourtant, la manœuvre a ce quelque chose d'illusoire dans la mesure où la contestation populaire est globale et que les médias alternatifs ont depuis longtemps pris le relais de l'information publique et assimilée. Si le constat est durablement établi et l'avenir proche ne reposant que sur les rumeurs facebookistes et les diverses extrapolations, il est utile de s'interroger sur cette impasse politique qui peut déboucher, invariablement, sur des scénarios catastrophes. La détermination des uns face à l'entêtement des autres risque de conduire le pays droit dans le mur. L'état-major a expliqué, pour sa part, que le choix d'une autre voie non constitutionnelle ne peut être envisagé. L'institution militaire reste donc dans le rôle qu'elle a choisi. Même l'arrestation médiatisée de l'ex-président du FCE est lue comme un règlement de compte au profit d'autres oligarques, pas spécialement proches du clan familial du désormais ancien président de la République. Que conclure de ce vendredi ? Que la guerre des tranchées continue et menace de s'inscrire dans la durée et que les autres jours sont plus à même de nous donner la direction que va prendre ce mouvement. |
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