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Bourgeoisie d'Etat contre bourgeoisie privée

par Djamel Labidi

Ce conflit est au cœur de l'évolution politique de ces dernières années, et il le sera encore probablement pour quelques années, même s'il n'apparait pas directement en tant que tel, et qu'il est, comme toujours en politique, obscurci par les luttes de personnes, les alliances conjoncturelles et éphémères, les blessures de l'histoire récente du pays, les ressentiments voire les haines, les ambitions, bref tout l'éventail des passions humaines.

Ce conflit est le résultat direct du développement de l'économie de marché et du déclin de l'économie d'Etat administrée. La bourgeoisie d'Etat se sent menacée dans ses positions sociales et politiques et son influence acquises dans les précédentes décennies par la montée en puissance de la bourgeoisie privée, laquelle est inévitable en économie de marché. Elle se sent donc menacée par l'économie de marché elle même, qui détache de son contrôle de larges secteurs de l'activité économique et commerciale, dont les importations, où s'exerçait son hégémonie à travers l'économie administrée. C'est pourquoi son hostilité à la bourgeoisie privée débouche sur une hostilité à l'économie de marché elle même, directement ou indirectement, et à une confrontation avec ce qui lui parait être les leaders de cette nouvelle bourgeoisie privée. Mais y a-t-il une alternative à l'économie de marché ?

On ne peut repartir que les richesses qu'on produit

Le capitalisme d'Etat, le socialisme d'Etat et toutes les variantes de l'économie administrée se sont écroulées. C'est un fait, c'est un résultat de l'Histoire. Il s'impose à l'action et à la réflexion.

J'avais longuement séjourné en Chine dans les années 1970. A cette époque, la Chine avait 750 millions d'habitants et un petit pays comme la Belgique, 10 millions d'habitants. Ils avaient cependant tous les deux le même PIB ! Aujourd'hui la Chine est la deuxième puissance économique du monde. Elle sera à terme la première. Il a suffi que Deng Xiaoping prononce sa phrase célèbre: «Peu importe que le chat soit noir ou gris, pourvu qu'il attrape des souris. «. La Chine est alors entrée dans l'économie de marché. Aujourd'hui les chinois sont partout respectés et considérés, grâce à leurs progrès et leur réalisations dans tous les domaines. Il en est de même pour le Vietnam, dont les progrès sont spectaculaires, et aussi de l'Inde où le secteur économique de l''Etat occupait aussi une grande place. Partout l'économie administrée a été abandonnée.

L'Etat n'est pas fait pour gérer des entreprises, sauf exception, lorsqu'il y a des raisons stratégiques et en acceptant délibérément une dose de gaspillage et des déficits. Que peut faire le DG d'une entreprise publique, commerciale ou bancaire par exemple, lorsqu'il est obligé d'obéir à des ordres venus du politique, à donner des crédits sous injonction, à recruter sous ordres, ou lorsqu'il est sûr que ses erreurs de gestion vont être colmatées par une subvention de l'Etat. Que peut-il rester d'efficacité économique dans ces cas. Et ceci, quelles que soient l'honnêteté et la compétence de ce DG. Il ne s'agit pas d'une question d'e personne, il s'agit d'un système, celui de l'économie administrée, qui ne peut être efficace.

Un économiste disait:»Lorsqu'un patron entre dans son entreprise, il s'assoit sur son fauteuil, et il gère son entreprise. Lorsqu'un directeur d'entreprise publique entre dans son entreprise, il gère son fauteuil et s'assoit sur son entreprise».

La raison en est simple. L'Etat n'est pas fait pour gérer les entreprises car on ne peut gérer les entreprises politiquement. Comme d'ailleurs, l'Etat lui, ne peut pas être géré comme une entreprise. Cela, les présidents Trump et Macron, le vivent actuellement à leurs dépens. Mais c'est un autre sujet.

Jusqu'à présent, hélas pourrait on dire, mais s'en plaindre n'a aucune signification pratique, on n'a pas trouvé mieux que l'intérêt individuel, l'intérêt privé, pour faire bouger les hommes et les mettre au travail, en compétition, en concurrence.

L'économie de marché est supérieure non pas seulement par l'esprit d'initiative et d'entreprise qu'elle exige, mais surtout parce qu'elle permet de lutter contre l'immense tare des économies administrées: le gaspillage et qu'elle impose à chacun l'économie, la rationalité économique. C'est cette nécessité, l'économie qui a donné naissance à la science qui porte ce nom, et qui est née précisément avec le capitalisme et l'économie de marché.

Dans une entreprise publique algérienne, un cadre avait oublié de contrôler le paiement d'une somme de 1 million d'euros et était parti en congé. Il a été sanctionné par quelques jours de mise à pied. Peut-on concevoir ceci du patron d'une entreprise privée. Ce sont des vérités simples.

La gestion par les prix et par le marché, n'est pas seulement un moyen de faire du profit, elle est en même temps une façon de mesurer l'efficacité, d'avancer vers de nouvelles technologies plus performantes c'est à dire plus économiques en temps et en travail, de se comparer avec les autres économies, de progresser économiquement, commercialement, technologiquement, et donc d'émerger.

Certes l'économie de marché enfante des inégalités, et le capitalisme est un système dont le moteur même est constitué par les inégalités sociales.

Mais le choix n'est pas actuellement entre capitalisme et socialisme, il est entre une économie d'Etat qui engendre des inégalités et des privilèges, des passe droits, sans produire de richesses, et une économie de marché qui produit elle aussi des inégalités mais où les entrepreneurs ont, au moins, pour légitimité sociale, de produire des richesses pour la nation. On ne peut répartir que les richesses qu'on produit.

La question ensuite de la répartition des richesses dans la société est une question politique et sociale liée à la qualité de la démocratie et au niveau de la solidarité nationale. C'est d'ailleurs parce qu'ils sont passés à l'économie de marché que la Chine, le Vietnam et d'autres, comme apparemment Cuba aujourd'hui, ont pu préserver en grande partie, les acquis de l'époque précédente, à travers une économie de marché à dimension sociale.

Il faut bien se résoudre à l'évidence: les économies les plus puissantes, les plus dynamiques, actuellement, ce sont les économies de marché.

Le «socialisme réel «n'a pas réussi à mettre le travail et les travailleurs au centre de la vie sociale, comme il le proclamait. Bien au contraire, il s'est transformé en socialisme d'Etat c'est à dire en capitalisme d'Etat.

Après une phase ascendante qui a soulevé beaucoup d'enthousiasme, le socialisme d'Etat a produit de nouvelles inégalités, de nouveaux privilèges, la généralisation partout du trafic d'influence, des passes droits, des interventions administratives dans l'attribution des biens immobiliers, des services, des véhicules, et jusqu'aux produits de consommation, dans un contexte de pénurie. Qu'on songe au tollé que créerait dans les médias, aujourd'hui, malgré toutes les imperfections de la situation, ces pratiques d'intervention qui étaient considérées à l'époque comme allant de soi.

Ces nouvelles inégalités et privilèges n'avaient même pas la justification de la propriété privée puisqu'elles étaient produites dans la sphère de la propriété publique. Le socialiste d'Etat a produit la bourgeoisie d'Etat et l'inefficacité économique. C'est la raison pour laquelle il s'est écroulé.

Portrait de la Bourgeoisie d'Etat

La Bourgeoisie d'Etat est née dans les années 1960. Elle s'est développée dans les années 70 et 80 qui ont été son âge d'or, et a prolongé son existence dans les années 90.

Elle est le résultat d'un processus qui a vu peu à peu, derrière la façade de la propriété sociale, la privatisation de larges secteurs de la propriété d'Etat sous la forme de l'appropriation indirecte d'avantages, de privilèges et de consommation de biens et services.

Elle s'est développée au sein de la propriété d'Etat et c'est pourquoi elle la considère comme la sienne et réagit aussi fortement à toute atteinte à celle ci. Mais il n'y a, aucun projet d'égalité sociale la dedans. Au contraire la bourgeoisie bureaucratique d'Etat a eu tendance à se considérer, avec le temps, comme une aristocratie sociale.

Les milliers de cadres supérieurs et de hauts fonctionnaires ne sont pas la bourgeoisie bureaucratique. Ils ont payé d'ailleurs un lourd tribut aux échecs de l'économie d'Etat pour lesquels ils ont servi de boucs émissaires. L'économie de marché représente précisément l'intérêt de les préserver en faisant de la gestion des entreprises une affaire privée et non une affaire d'Etat, et en leur redonnant leur vocation initiale, celle de se consacrer à la gestion des affaires d'intérêt général.

La bourgeoisie d'Etat a eu ses heures de gloire mais elle est aujourd'hui une force vieillissante. Elle influence et draine des forces hétéroclites, aigries, nostalgiques d'un passé vécu comme un âge d'or, et ayant le fort sentiment d'un déclassement social avec le développement du «pouvoir de l'argent». Elle arrive ainsi à entrainer dans son sillage une petite bourgeoisie de fonctionnaires, de retraités, à la situation devenue précaire.

La bourgeoisie d'Etat a un discours «socialisant» ou plus exactement anticapitaliste. Son discours en faveur d'une économie administrée se cache derrière un discours égalitaire ou populiste. Le vocabulaire idéologique est en général celui de la gauche du siècle dernier car il puise ses références dans le contexte historique où s'est constituée la bourgeoisie d'Etat, celui de sa jeunesse. Ce discours idéologique puise sa forme dans les différentes variantes idéologiques de la gauche française, laïque, marxiste, trotskiste etc. mais il n'a d'autre réalité que la défense d'un système obsolescent et devenu profondément réactionnaire.

Il est d'ailleurs amusant de voir comment les vieux reflexes peuvent persister et où ils vont se nicher. Alors que la Russie actuelle n'a rien à voir avec l'URSS, la bourgeoisie d'Etat voit dans Poutine un héros. Mais le Poutine nationaliste a su, lui, adopter l'économie de marché et l'adapter à son pays.

La bourgeoisie bureaucratique et sa représentation politique et idéologique remplacent l'analyse économique par des catégories moralisantes: on a ainsi la bonne bourgeoisie et la mauvaise bourgeoisie, la vraie activité industrielle et la fausse (comme par exemple les usines de montage automobile), le vrai développement et le faux développement, l'argent sale et l'argent propre, les hommes d'affaires et les affairistes etc.. Sans qu'on sache qui en juge et quelles sont les critères.

Elle ramène le capital à une entreprise de bienfaisance, comme elle concevait le capital d'Etat, et elle conçoit les marchandises uniquement sous l'angle de leur valeur d'usage. Il y a alors aussi les bonnes et les mauvaises importations. Il est significatif que bien des représentants politiques de la bourgeoisie d'Etat ont rarement travaillé ou bien ont fait de l'activité politique une activité professionnelle pendant des décennies, et n'ont donc aucune pratique économique ou commerciale.

Ses représentants proclament l'immoralité du capitalisme pour lui demander ensuite une morale. Ils dénoncent l'économie de marché mais se précipitent dans les pays capitalistes occidentaux pour y passer leurs loisirs et en admirer l'organisation et l'efficacité.

Mais aussi , et de façon contradictoire, les partisans d'une économie encadrée et administrée développent une vision caricaturale et fantasmatique des investisseurs étrangers. Ils les présentent comme des vampires tapis dans le noir en train d'attendre de sucer le sang de l'Algèrie. C'est bien plus compliqué que cela. Ils multiplient à leurs égards les conditions, les contraintes et les contrôles. Les pays sont nombreux. L'investisseur étranger haussera les épaules et ira ailleurs où on fait tout pour l'attirer.

Vouloir ou faire mine de vouloir sans arrêt distinguer entre le «bon capital et le «mauvais capital» aboutit dans les faits à diffuser une méfiance généralisée envers les investisseurs nationaux ou étrangers et l'économie de marché. C'est comme si on voulait limiter la liberté d'expression ou l'internet sous prétexter qu'ils sont mal utilisés.

Certes il y a partout dans le monde de l'argent sale, des entrepreneurs véreux, comme dans tous les métiers, mais tout cela relève de comportements individuels et non de groupes sociaux, et par conséquent relève d'un traitement pénal et non pas d'un traitement économique. Le propre de la bourgeoisie bureaucratique est justement de confondre individu et société, de vouloir organiser l'économie en fonction de l'exception et non de la règle, ce qui est l'essence même de l'esprit bureaucratique, et au final de traiter chaque entrepreneur, et peu à peu chaque citoyen, comme un escroc potentiel. Le résultat en est la paralysie, le blocage de l'initiative économique et, au final, sur le plan politique, l'esprit policier et le totalitarisme.

L'oligarchie

Le terme d'oligarchie a été instrumentalisé par les représentants politiques de la bourgeoisie bureaucratique. Il a fait l'objet d'une utilisation abusive.

Oligarchie veut dire au sens originel pouvoir détenu par un petit groupe de personnes.

Cependant, dans la campagne menée en Algérie, il a été pris au sens russe actuel, celui d'hommes d'affaires, qui, en liaison avec le pouvoir de Boris Eltsine, ont fait main basse sur les entreprises publiques à la faveur de la privatisation consécutive au passage à l'économie de marché.

Mais rien n'est plus faux que l'utilisation de ce terme pour l'Algèrie, car en Russie c'est précisément la Nomenklatura, la Bourgeoisie d'Etat qui a fait main basse sur les entreprises publiques lors de leur privatisation, et sur les secteurs stratégiques, banques, pétrole, gaz, sidérurgie, métallurgie etc..

En Algèrie, le processus est différent.

Le développement des grandes entreprises privées actuelles en Algèrie ne s'est pas fait suivant un processus «oligarchique», à partir des entreprises d'Etat. Les entrepreneurs privés qui font actuellement l'objet d'une campagne hostile se sont développés en dehors des entreprises publiques et leur capital ne provient pas du capital d'Etat.

Le fait qu'ils aient bénéficié de marchés de l'Etat ou de crédits bancaires est un autre sujet. L'Etat est, partout dans le monde et de tout temps, forcement une source considérable de commandes et de marchés économiques et commerciaux.

Qu'il y ait des lobbies, des groupes de pression, cela existe partout dans un système capitaliste. Que les règles d'attribution des marchés ne soient pas ici et là respectés, c'est fort possible, mais, premièrement, il faut d'abord des preuves, des faits et ne pas leur substituer la rumeur, ou la démagogie. Deuxièmement, comme déjà dit, la question relève d'une approche juridique et non pas économique. Historiquement, c'est d'ailleurs, pour réguler les conflits nés du développement du capitalisme, pour réguler la concurrence, le fonctionnement des entreprises, les rapports entre capital et travail etc..que s'est imposée la nécessité d'un Etat de droit et qu'il s'est développé. Mais il ne faut en aucun cas y trouver prétexte au retour à une économie administrée.

Il est notable, entre autres particularités algériennes, que les critiques les plus violentes envers la catégorie des entrepreneurs privés «qui ont réussi» proviennent de ceux issus à l'origine de la nomenklatura des années 70 et 80 et qui ont échoué «dans les affaires» à cause précisément des habitudes de gestion bureaucratique et faute de l'esprit d'entreprise.

Il faut noter aussi qu'il y a, dans cette campagne, une conjonction entre ces attaques et celles provenant de certains courants islamistes, malgré leurs filiations idéologiques totalement différentes. L'élément culturel, si particulier à notre pays pourrait avoir joué là un rôle. Les secteurs francophones de l'entreprenariat privé ont pu se trouver avantagés dans les relations économiques avec l'Etat et les banques publiques vu que l'activité économique de l'Etat se déroule pour l'essentiel en Français et que donc, culturellement et socialement aussi, ils se sont trouvés plus proches de l'administration de l'Etat dans ces secteurs. La frustration qui en résulte peut s'exprimer à travers des soupçons de corruption et la dénonciation d'un Etat accusé de pratiquer la discrimination entre un privé qualifié dés lors «d'honnête» et de «travailleur», et même de «pieux», et un autre soupçonné de recevoir les dividendes de son soutien politique et donc de corrompre l'Etat.

La corruption

Le thème de la corruption a été instrumentalisé en même temps que celui de l'oligarchie, comme les deux faces d'un même danger.

L'avantage des explications des difficultés économiques et sociales par la corruption, c'est d'apporter une explication simple à un problème complexe, celui structurel de l'immense gaspillage économique et financier qui vient de l'économie administrée en dehors même de la volonté des cadres et malgré les campagnes antibureaucratiques de l'Etat.

Argument simple, le thème de la corruption a les faveurs du populisme. Il permet de puiser dans le registre émotionnel et donc d'être accepté tout en restant vague et imprécis. S'il y a problème en Algèrie, c'est parce que «des gens puisent dans les caisses». Il suffira donc de nettoyer pour que le pays règle tous ses problèmes et progresse. La question économique devient simplement une question morale, voire religieuse.

La corruption est plus un danger politique qu'économique .Si l'économie de marché a permis d'aussi rapides progrès dans les pays émergents ce n'est pas parce qu'elle a éliminé la corruption mais parce qu'elle est plus efficace économiquement tout en éliminant une des sources directs de la corruption, celle de la gestion directe par l'Etat de l'économie. Le reste est une affaire de justice.

Il faut d'ailleurs noter que les affaires de corruption ont touché en général les entreprises publiques. Peut on imaginer par exemple un patron d'entreprise privé passant délibérément un marché défavorable à son entreprise en échange de commissions ou un directeur de banque privée volant sa propre banque.

Dans les pays organisés, rationnels, on ne règle pas les problèmes par des leçons de morale. Lorsque les gens ne font pas la queue, on met tout simplement des barrières pour les canaliser. En mettant l'intérêt privé au centre des échanges économiques, l'économie de marché établit un mécanisme, celui de «on ne se vole pas soi même», bien plus efficace économiquement que les arguments moralisateurs. Les pays occidentaux ne sont pas plus vertueux que nous. Ils ont tout simplement à ne faire face qu'à cette partie de la corruption qui peut exister à l'interface de l'argent public et de l'argent privé.

Etre progressiste aujourd'hui

En conclusion que peut-on dire?

Avec l'économie de marché, c'est la fin de l'âge d'or d'une société faussement égalitaire, c'est la généralisation de l'intérêt privé, c'est le rêve reporté d'une société solidaire qui a mobilisé le meilleur des générations précédentes. De ce point de vue, l'inquiétude concernant l'économie de marché , comme celle d'une domination bourgeoise sur la société, sont normales et il est même bénéfique qu'elles s'expriment. Mais l'économie de marché, c'est aussi l'émergence de l'individu, de la nécessité de la liberté et des libertés, et donc de la démocratie et de l'Etat de Droit pour gérer les rapports entre l'intérêt général et les intérêts privés. La lutte pour une démocratie de plus en plus profonde, de plus en plus sociale sont les meilleurs moyens de combattre les excès de l'économie de marché et d'avancer à la fois dans le progrès et le développement. L'Histoire a finalement choisi cette voie pour le progrès.

En fait, il nous reste le plus important acquis historique, la patrie que nous ont donnée nos martyrs. Il s'agit de poursuivre la réalisation des objectifs nationaux: faire de l'Algérie un pays libre et indépendant grâce à son niveau de développement, d'atteindre l'objectif grandiose d'en faire un pays prospère, moderne, émergent. Comme d'autres pays qui nous ont précédés avec succès dans cette voie en entrant dans l'économie de marché. Il ne faut pas donc se tromper de cible en s'attaquant aux entreprises privées. L'Algèrie a besoin de rassembler, elle a besoin de toutes ses énergies, de tous ses enfants. Pour dire les choses simplement, hier, comme aujourd'hui, en Algèrie, être progressiste c'est être avant tout nationaliste.