L'Occident sera-t-il «Je suis mosquée de Sainte Foy» comme il a été Charlie, Paris, Bruxelles, Orlando et j'en passe ? Probablement pas comme il a évité d'être Alger, Baghdad, Damas ou Karachi. L'attentat meurtrier de ce dimanche qui a ciblé une mosquée au Québec est la réponse qu'on a voulu donner à une religion de paix stigmatisée, en premier, par ses propres ouailles.

L'attaque contre ce lieu de culte s'inscrit dans cette montée des intégrismes, toutes confessions incluses, qui fait du meurtre et de la destruction le seul rosaire important. Cet attentat n'est pourtant pas un acte isolé comme veulent nous le faire croire les médias européens mais une attaque concentrée, réfléchie et savamment orchestrée en amont, avec pour commencement la création du terrorisme islamiste dans les laboratoires des services secrets américano-sionistes. Cette diatribe a quelque chose de niais, reflétant la mentalité du café du coin, mais tellement vraie et simple qu'elle en devient mortelle.

La guerre froide finie, il fallait impérativement créer des zones de conflits dans le monde pour que prospère l'industrie des armes. Et quoi de mieux que de noyer le monde arabe et musulman dans son propre sang après l'affront de la première crise du pétrole et la guerre du Sinaï. La politique du « jamais plus être dépendant de l'or noir des Arabes » avait commencé et avec elle les premières pelletées de la tombe collective du monde arabo-musulman étaient creusées. Le reste appartient à la petite histoire des hommes qui ont mis en place un plan de destruction massive.

La guerre froide finie, celle des civilisations allait commencer pour notre grand malheur. Menaces extérieures, complicités intérieures et médias nauséabonds ont scellé la tombe des pays arabes et de l'Irak, du Yémen, de la Syrie et de la Libye ne reste que le bruit sourd des imprécations moyenâgeuses des marionnettes américaines. L'islamophobie a remplacé le racisme ordinaire, devenant plus «fun» à assumer, plus mondain à en faire son coming out. Et cette montée de haine contre les musulmans est devenue le premier programme électoral des partis politiques, de droite, de gauche ou des extrêmes.

Une mode de gouvernance en France qui veut cadrer ses musulmans et aux Etats-Unis d'Amérique de Trump qui cherche à s'en débarrasser. Alors, à force de laisser en vie Daech, l'Occident est certain que le sang des arabo-musulmans continuera à couler à profusion, de nouveaux clients à leurs armes et une raison pour stigmatiser davantage un islam trahi par les siens.