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Kamel Daoud meilleur journaliste de l'année en France

par Mokhtaria Bensaâd

Le prix Jean-Luc Lagardère du meilleur journaliste de l'année a été décerné, jeudi, au journaliste chroniqueur du Quotidien d'Oran et écrivain Kamel Daoud.

Une distinction qui rend hommage, selon Kamel Daoud à la presse algérienne en particulier et maghrébine en général. Parmi les 100 candidats qui ont répondu à l'appel à candidature, le chroniqueur de « Raina Raikoum » a été choisi à l'unanimité et au premier tour par le jury du prix Jean-Luc Lagardère, présidé par Laurent Joffrin et composé de journalistes dont Bernard Pivot, Christine Ockrent, Philippe Tesson, Sébastien Le Fol directeur de la rédaction du Point, Valérie Toranian, Franz-Olivier Giesbert, Philippe Labro, Anne Fulda, Ariane Chemin, Patrick Poivre d'Arvor ou Jean-Marie Rouart. Il est, de ce fait, le premier journaliste algérien à avoir eu ce prix.

Hasard du calendrier, la consécration de Kamel Daoud a coïncidé avec le 20ème anniversaire des attentats du 11 février contre les journalistes de la maison de la presse à Alger.

A cette occasion le lauréat du prix Jean-Luc Lagardère a rendu hommage à tous les journalistes morts ce jour-là en soulignant, « un métier que j'ai pu faire grâce aux sacrifices de mes ainés durant les années 90. Il y a vingt ans, le 11 février, on attaquait les journalistes algériens avec des bombes à la maison de la presse ».

Pour le journaliste et auteur de plusieurs romans dont le dernier Meursault, contre-enquête, édité par les éditions Barzakh en Algérie et par Actes Sud en 2014 en France et qui lui a valu le prix Goncourt du premier roman, « à travers ce prix, l'Europe reconnais enfin les écrivains algériens ».

Kamel Daoud a été récompensé pour ses écrits journalistiques qui ont dépassé les frontières puisque en plus du journal « Le Quotidien d'Oran », le chroniqueur collabore avec les médias étrangers tels que « Le Point » en France, « Le New York Times » aux Etats-Unis, la Républica » en Italie et aussi le site « Impact24 ».

La cérémonie de remise de prix était prévue pour le début du mois de mars mais pour des problèmes de santé, Kamel Daoud a demandé que ce rendez-vous soit reporté pour la fin du mois.

Avec cette distinction, Kamel Daoud compte décrocher du monde journalistique pour se consacrer à la littérature et à sa passion l'écriture de roman.

Une décision prise après la polémique qu'a suscitée sa chronique publiée sur le journal « Le Monde », intitulé « Cologne, lieux de fantasme » suite aux agressions sexuelles de Cologne.

Cette chronique a été publiée, pour la première fois, dans le journal italien « Republica », nous confie son auteur, puis « Le Monde » a acheté les droits pour sa publication. Kamel Daoud estime que ces attaques ciblent plus sa personne plutôt que ses écrits. Il considère que ces attaques sont contre les principes même de la liberté d'expression. C'est ce qu'il a expliqué dans sa dernière chronique publiée dans « Le Quotidien d'Oran » du lundi 15 février, intitulée, « lettre à un ami étranger », adressée, nous confie Kamel Daoud, à son ami journaliste au New york Times qui lui a écrit une lettre.

Dans cette lettre, le chroniqueur de Raina Raikoum répond à ses attaques en soulignant, »que des universitaires pétitionnent contre moi aujourd'hui, pour ce texte, je trouve cela immoral parce qu'ils ne vivent pas ma chair, ni ma terre et que je trouve illégitime sinon scandaleux que certains me servent le verdict d'islamophobie à partir de la sécurité et des conforts des capitales de l'Occident et ses terrasses».