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Le dîner parisien, un bide diplomatique

par Kharroubi Habib

L'isolement de la France sur la question syrienne a été pour les observateurs un fait acté au vu que les quatre puissances les plus impliquées dans le conflit ayant cours en Syrie n'ont pas jugé utile de la convier à leur réunion dans la capitale autrichienne. Il est d'autant confirmé à leurs yeux que le quatuor dont Laurent Fabius a tenté de casser la dynamique dialoguiste sur le sujet, va à nouveau se réunir à Vienne aujourd'hui toujours en l'absence de la France. Ce qui a démontré que Fabius a échoué à convaincre les alliés de la France membres du quatuor qu'ils feraient fausse route à rechercher avec la Russie une solution politique au conflit n'étant pas conditionnée par le préalable, défendu avec intransigeance par son pays, que Bachar El Assad doit auparavant quitter le pouvoir. C'est bien ce qu'il a tenté de leur faire déclarer par la voix de leurs représentants qu'il a conviés à Paris avec ceux d'autres Etats européens et arabes censés acquis à l'intransigeance française sur le problème que pose Bachar El Assad. Du dîner qui les a réunis autour de lui, il n'est sorti aucune déclaration qui les aurait fait apparaître solidaires, sans ambiguïté, avec l'exigence française. Il n'est pas exagéré de considérer que le dîner parisien organisé par Fabius avec l'intention de parasiter le climat d'optimisme mesuré qui a pointé avec la réunion de Vienne, n'a pas eu le résultat escompté par lui. En fait, les invités du ministre français l'ont poliment écouté leur réitérer la position de son pays mais aucun ne lui a donné l'assurance que le sien la partageant s'y tiendra quelles que soient les tentatives visant à convaincre qu'elle s'éloigne de la réalité telle qu'elle se présente dans le conflit syrien. L'échec de la réunion de Paris est d'autant plus patent que juste après sa tenue il a été annoncé par le quartet Russie, Etats-Unis, Turquie, et Arabie saoudite, qui se retrouve aujourd'hui à Vienne mais élargi à l'Iran allié du régime syrien dont l'intransigeance de la position sur le conflit est aussi radicale que celle de la France mais aux antipodes de ce qu'elle défend. Le quatuor ne pouvait plus abruptement signifier à Paris que le dialogue qui s'est ouvert à Vienne n'a pour protagonistes que les Etats en mesure d'imposer aux belligérants syriens l'accord qu'il pourrait conclure. Sur le conflit syrien la France se retrouve dans une situation plus qu'embarrassante de laquelle elle ne sait comment s'en sortir sans paraître se désavouer pour la posture d'intransigeance qu'elle a adoptée concernant le sort de Bachar El Assad et son régime et qu'elle présente comme lui ayant été dictée par sa fidélité aux valeurs et principes dont elle est la mère patrie. Sur ce registre, le cynique trouve toujours plus cynique que lui, François Hollande et Fabius, qui se pensaient maître en la matière, vérifient qu'en fait leurs alliés américains, turcs et séoudiens leurs dament le pion. Cette vérité, leurs opposants politiques dans l'Hexagone ne se font pas faute de l'exploiter contre eux en les accusant qu'à force d'avoir une diplomatie qui a privilégié le paraître aux intérêts bien compris du pays ils ont fini par ruiner l'influence et le prestige de la France sur la scène internationale.