![]() ![]() ![]() ![]() Fêter le 5 juillet en France. Ou demander à la France des
excuses. Mais en France. Ou assurer la promotion de la nouvelle équipe de
généraux de l'armée algérienne, mais à partir de la France. Deux mois après
donc, Bouteflika n'est pas de retour. On nous ment. On se moque de nous avec
cette façon de faire croire qu'un pays peut être dirigé par courrier et par un
frère et un téléphone. Le Président de cette république peine à lever un bras
là où les Bouteflikistes soupirent déjà après un quatrième mandat. Et on nous
prend pour des moutons. Cette hospitalisation qui paralyse un pays devient un
grave inédit. Dans la vie des pays, on peut être gouverné par un mort illustre,
un martyr ou un vivant. Mais pas par un malade. Et pas de cette façon qui mêle
la paranoïa à la cupidité et qui plonge le pays dans la ridicule posture que
l'on vit. Il faut trancher, se lever et décider que ce pays n'est pas un lit de
malade et que cette situation devient une insulte faite à la terre et à
l'avenir de nos enfants. Cet entêtement à rester à la tête d'un pays mais à
partir d'un autre pays est un détestable égoïsme. Celui d'un homme mais surtout
celui de ceux qui l'entourent, en vivent, y gagnent de l'argent ou de la sécurité.
On aura compris que le besoin de stabilité puisse dicter la nécessité du
mensonge ou du secret, mais là, on est dans les deux mois d'un pays sans tête
et qui est déjà sans bras. Cet entêtement a pu passer par le besoin d'éviter au
pays les ruptures ou le chaos, ou a fonctionné sur l'illusion des « Pères » du
peuples qui se croient acclamés et se « sacrifient » en restant au Pouvoir,
mais après une si longue absence, elle ressemble à une fraude et une manœuvre
de famille et d'ego. On n'a pas le droit d'insulter ce pays aussi bas et on n'a
pas le droit de le mener en bateau vers le désert.
L'homme a déjà vidé cette nation de ses institutions, contre-pouvoir, multipartisme et oppositions. Il la vide aujourd'hui même de sa Présidence comme institution. Après vingt ans de traversée de désert, Bouteflika traverse la mer et nous laisse le désert, justement. |
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