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LES PALESTINIENS N'ATTENDENT RIEN DU QUARTET

par K.Selim

Que de prévenances à Washington à l'égard de Benyamin Netanyahu qui débarque aux Etats-Unis en passant par l'entrée royale, souveraine même, du super-lobby israélien de l'AIPAC. Barack Obama n'en finira pas d'avaler les couleuvres israéliennes. Il ne faut pas se tromper sur les agitations stériles de la communauté internationale autoproclamée. L'inutile Quartet - dont l'existence se résume à un emploi accordé à un Tony Blair, homme qui a réduit la fonction de Premier ministre britannique à celle de petit propagandiste bushien - a fait mine d'élever le «ton» à l'égard de l'entreprise de colonisation juive à Jérusalem. Il s'est attiré une réponse immédiate et arrogante de la part de l'Etat hébreu et nul ne s'attend à ce que cette «communauté internationale» - si prête à se «faire l'Iran» par les sanctions et la guerre - réagisse. Nabil Abou Roudeinah, conseiller de Mahmoud Abbas, cultive les illusions en qualifiant la déclaration du Quartet de «très importante». On se demande ce qu'elle va bien changer pour les Palestiniens.

 Faut-il jubiler car Ban Ki-moon est allé à Ramallah dire à Salam Fayyad qu'il le soutient pour l'établissement d'un «Etat palestinien indépendant et viable» ? Ce serait n'avoir rien appris d'un demi-siècle de manœuvres et de discours. En réalité, les membres du Quartet - et donc principalement les Etats-Unis - sont actuellement très ennuyés par la révolte des Palestiniens qui manifestent, seuls, contre une politique raciste de purification ethnique. La condamnation, sans aucune conséquence pour Israël, de l'extension des colonies est assortie d'une recommandation pressante au «calme». Message très clairement adressé aux Palestiniens. Du classique ! L'éternelle et scandaleuse exigence faite aux Palestiniens de subir l'oppression et de l'accepter sans réagir en attendant que la «diplomatie» résolve la question. Cela donne déjà plus d'un demi-siècle d'oppression et d'abandon. La colère des Palestiniens les gêne dans les circonstances actuelles. Elle les distrait de l'objectif principal qui est d'assiéger l'Iran et de l'amener à céder sur son droit légitime à maîtriser l'ensemble du processus de l'utilisation civile du nucléaire.

 L'avis «technique» du général David Petraeus, commandant du Centcom, sur le fait qu'Israël suscite un «sentiment antiaméricain, à cause de la perception du favoritisme des US à l'égard d'Israël» ne va pas se traduire par une politique américaine «ferme» à l'égard d'Israël. Il a suffi de quelques mises en garde de l'AIPAC pour que le discours de l'administration américaine se radoucisse et multiplie les déclarations sur l'indéfectible amitié entre Israël et les Etats-Unis. Il n'est cependant pas inintéressant de noter que le militaire américain fait un constat plus franc de la situation et montre que le «discours du Caire» d'Obama ne laisse aucune trace au sein des opinions de la région. On aimerait découvrir la même franchise chez les dirigeants arabes qui s'inventent un faux ennemi iranien alors qu'Israël est en train de réaliser l'anschluss sur les territoires palestiniens et Jérusalem.