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Mis en service cette année: Le paiement mobile arrive

par A. Z.

Il sera bientôt possible d'effectuer des opérations financières à partir des smartphones. Le paiement mobile ou mpaiement entrera en fonction durant l'année en cours, et ce, après la mise en place du projet d'interopérabilité intégrant les différents acteurs, soit les opérateurs de télécoms, les banques et Algérie Poste. Un projet qui connaît un avancement «acceptable» et sera opérationnel durant l'année en cours, a révélé l'administratrice du Groupement d'intérêt économique de la monétique (GIE monétique), Assia Benchabla Queiroz. Cette dernière a affirmé dans une déclaration à l'APS qu' « on est pas mal avancé dans le déploiement du paiement mobile (m-paiement). Le GIE monétique a spécifié son schéma de fonctionnement et chaque banque est appelée à acquérir sa propre solution. Pour l'interopérabilité, elles doivent se connecter au switch qui est actuellement en phase d'implémentation». Techniquement, il s'agit d'un switch ou un commutateur qui sert à gérer le flux des paiements mobiles à travers une plateforme qui connecte toutes les solutions (applications) dédiées à ce mode de paiement et assure leur interopérabilité. Rappelons dans ce sillage qu'une réunion consultative, tenue le 9 mars, qui a regroupé les ministres des Finances et de la Poste, ainsi que le gouverneur de la Banque d'Algérie, a permis d'examiner plusieurs propositions, relevant principalement des aspects réglementaires pour le développement des moyens de paiement électronique et l'authentification des plateformes des prestataires de services de paiement (PSP), qui ont permis de définir les conditions et les moyens permettant de garantir le succès du paiement mobile (Switch mobile), en intégrant toutes les banques et Algérie Poste dans ce système, ainsi que le développement du paiement instantané par téléphone. Notons également que le paiement mobile en Algérie est disponible ces dernières années au niveau de deux banques ainsi qu'à Algérie Poste, avec des solutions qui ne sont utilisables actuellement qu'entre les clients de la même banque, mais le lancement de l'interopérabilité permettra aux transactions de s'effectuer même si la banque de l'émetteur (le payeur) est différente de celle du bénéficiaire et, dans son extension, généraliser l'utilisation du m-paiement, utilisé notamment pour régler les achats via le code QR et effectuer les transferts de compte à compte.

Selon l'administratrice de GIE monétique, la Société d'automatisation des transactions interbancaires et monétiques (Satim) a déjà acquis la solution assurant l'interbancarité des paiements, et qui sera mise en service cette année.

Après Mastercard, la Satim en voie d'obtenir une certification auprès de Visa

Outre le m-paiement, la priorité de GIE monétique pour cette année est la généralisation du paiement par carte «sans contact» a souligné Mme Benchabla, qui relève l'importance de ce moyen moderne pour rendre encore plus pratiques les transactions et achats via les Terminaux de paiement électronique (TPE). Le paiement sans contact permet d'effectuer rapidement des achats chez un commerçant équipé d'un TPE, sans avoir à insérer la carte dans le terminal ni à composer son code confidentiel, mais juste en rapprochant la carte du TPE. «Le GIE monétique a terminé la mise à niveau du parc de TPE composé de quelque 54.000 appareils, pour qu'ils acceptent les nouvelles cartes dotées de la fonctionnalité sans contact», a avancé la même responsable, tout en soulignant que les paiements par carte «sans contact», déjà opérationnels depuis quelques mois, sont plafonnés à 1.500 DA dans une première phase. Selon les données de GIE monétique, organe de régulation chargé du système monétique national, le nombre de cartes interbancaires en circulation a dépassé 16,8 millions de cartes à fin février dernier.

Dans un registre connexe, et dans le sens de la déclaration, en mars dernier, du ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, affirmant que « le prochain défi » (après le lancement du paiement mobile) est d'assurer le paiement par cartes internationales, et ce en vue de permettre aux sociétés algériennes de recevoir des fonds en devises, le GIE monétique s'attèle à faire certifier la Satim auprès de la compagnie internationale de paiement Visa, ce qui donnera la possibilité à l'opérateur algérien de traiter à son niveau les opérations effectuées via les cartes relevant de cette compagnie. La Satim a déjà obtenu la certification auprès de l'opérateur Mastercard lui permettant de traiter les opérations monétiques sans avoir à recourir aux centres de traitement étrangers. Elle assure aussi la personnalisation des cartes Mastercard localement. «Avec Visa, la certification de la Satim prendra de huit à dix mois. Une fois certifiée, toute l'activité des banques à l'international sera rapatriée à la Satim, et les traitements se feront localement», a précisé Mme Benchabla. Concernant les efforts de promotion de la monétique par la généralisation des moyens de paiement électronique, l'administratrice du GIE monétique s'est félicitée de l'amélioration «notable» réalisée notamment au niveau des entreprises et organismes de service public, avec l'intégration récente de l'AADL, des OPGI, des directions générales des impôts, des douanes et des domaines, des théâtres et des musées, des Entreprises de gestion touristiques (EGT), des entreprises de transport dont l'ETUSA, la SNTF, l'ENTMV, et SOGRAL.