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Le Conseil
de sécurité de l'ONU affiche une constance d'une régularité choquante dans ses
positions concernant l'adhésion de la Palestine aux Nations unies. Lancée en
2011, la procédure demandant l'adhésion de l'Etat de la Palestine à l'ONU n'a
enregistré qu'une solution de consolation, en 2012, accordant à la Palestine un
statut « d'Etat non-membre observateur », qui est une formulation bizarre de la
reconnaissance d'un Etat et ne pas l'accepter en tant que membre. Cette demande
connaîtra-t-elle le même sort en 2024 ? Le préambule y est avec cette absence
de consensus qui persiste au sein du Conseil de sécurité, dont les membres ne
sont pas parvenus, jeudi dernier, à sentendre à propos de la demande
d'adhésion de l'Etat de la Palestine aux Nations unies, qui a été relancée,
officiellement, le 2 avril par les Palestiniens. L'ambassadrice maltaise
Vanessa Frazier, qui préside le Conseil en avril, a
déclaré, jeudi dernier, que le Comité ad hoc du Conseil qui a examiné cette
demande n'est pas parvenu à un consensus, tout en assurant que «deux tiers» des
membres du Conseil étaient en faveur de cette adhésion pleine et entière des
Palestiniens. Ce n'est pas une fin en soi, car n'importe quel État membre du
Conseil peut soumettre au vote une résolution sur cette adhésion, ce qui
devrait avoir lieu le 18 avril, à l'initiative de l'Algérie qui représente les
pays arabes et l'Afrique au sein du Conseil. Mais la persistance des
divergences au sein du Conseil à propos de cette demande nous rappelle le
blocage qui s'ensuit, notamment le véto US, qui peut bloquer toute résolution
même si elle obtient la majorité des voix des membres du Conseil (neuf voix sur
quinze sont nécessaires pour que le Conseil de sécurité puisse formuler une
recommandation dans ce sens).
Et le véto américain est quasi certain, notamment quand on écoute ce que dit à ce propos, l'ambassadrice des Etats-Unis Linda Thomas-Greenfield. «Notre position est connue et n'a pas changé», a-t-elle lancé le 8 avril dernier. Pour les Américains, la reconnaissance d'un Etat palestinien devrait suivre le chemin d'un accord bilatéral entre Israël et les Palestiniens. Ainsi, les observateurs ont conclu qu'il faut bien s'attendre à un veto des États-Unis, comme ils l'ont fait en 2011. Notons également, dans ce même contexte, qu'une loi américaine prévoit de couper le financement de l'ONU si le Conseil de sécurité accepte un État palestinien hors d'un accord bilatéral entre les deux parties concernées. Pour rappel, dans le sillage des appels internationaux, y compris les Etats-Unis, qui se sont multipliés, ces derniers mois, en faveur de la solution à deux États, le gouvernement Netanyahu a présenté à la Knesset, en février, une résolution qui s'oppose à toute reconnaissance unilatérale (c'est-à-dire sans l'accord d'Israël) d'un Etat palestinien, et qui a été approuvée massivement. Mais, cela ne décourage pas les pays qui soutiennent cette initiative, dont l'Algérie, qui y va d'une manière déterminée. L'histoire nous enseigne également ce qu'il est advenu du véto américain qui avait bloqué, en 1976, l'entrée du Vietnam à l'ONU. |
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