Après 23 ans, le ministère
de l'Agriculture a décidé d'effectuer le recensement général de l'agriculture
(RGA). Ce dernier sera lancé à partir du 19 mai et se terminera le 17 juillet
de l'année en cours. L'expert agricole, Dr Ahmed Malha,
a affirmé que cette décision tant attendue ne peut être que bénéfique pour le
secteur agricole et l'économie nationale en général. Estimant que le
recensement exhaustif de l'agriculture demeure le principal fournisseur de
données «proche de la réalité» qui permettra aux décideurs politiques
d'identifier et d'analyser les besoins et d'élaborer des stratégies et des
plans d'action «efficaces». Dans une déclaration faite au «Le Quotidien
d'Oran», le Dr Malha a mis l'accent sur la nécessité
d'impliquer dans le cadre de ce recensement les organisations professionnelles
agricoles, les associations, les coopératives et les chambres d'agriculture.
Les associations agricoles sont le noyau principal notamment au niveau local. «Elles
peuvent fournir des informations et des statistiques proches de la réalité». Il
a mis l'accent sur la nécessité de «redynamiser» le rôle des chambres
nationales d'agriculture en leur donnant les moyens pour qu'elles puissent
jouer pleinement leur rôle. Les chambres d'agriculture doivent avoir plus de
moyens notamment en ressources humaines, avec le recrutement d'ingénieurs
agronomes et de vétérinaires. Notre interlocuteur a regretté le fait que
certaines chambres d'agriculture ne comptent pas de vétérinaires dans leur
rang. Pourtant, au niveau local, ce sont les chambres d'agriculture qui peuvent
réunir et encadrer les acteurs du secteur et les agriculteurs. Notre
interlocuteur a rappelé les déclarations du président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, qui avait souligné à travers
ses déclarations que «l'agriculture doit être une affaire des agriculteurs et
non pas de la tutelle uniquement». Le Dr Malha a
affirmé par ailleurs que ce recensement devrait être effectué par des jeunes
qui maîtrisent les nouvelles technologies. «Il sera probablement question
d'utiliser les drones pour recenser et identifier les superficies agricoles, le
cheptel et autres», a-t-il indiqué. Il est
nécessaire, aujourd'hui, d'actualiser les données sur l'agriculture, notamment
avec la nouvelle réorganisation des agriculteurs, avec le recours aux fermes
pilotes au lieu exploitations agricoles collectives (EAC) et individuelles
(EAI) depuis 1987. «Avoir des données actualisées permet de définir et
d'ajuster les politiques publiques au niveau local et national, que ce soit en
matière de production ou en matière de développement agricole en général, ce
qui peut nous éviter le recours à l'importation ou ce qui va nous permettre de
réduire les importations», a ajouté notre interlocuteur.