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TENSIONS MIGRATOIRES

par El-Houari Dilmi

Le problème du rapatriement des migrants nigériens clandestins, présents sur le territoire algérien, revient au-devant de l'actualité avec la convocation de l'ambassadeur du Niger au siège du ministère des Affaires étrangères. L'Algérie a rappelé à l'ambassadeur du Niger, « l'existence d'un cadre bilatéral spécifique pour cette question ». Il lui a été souligné, en outre, que « ce cadre devrait continuer à être l'espace privilégié pour discuter et traiter toutes les données et les évolutions liées à cette question ».

Les questions migratoires et de mobilité ne constituent pas un problème en soi pour l'Algérie. Pour les spécialistes des questions migratoires, ce sont plutôt les risques susceptibles de se greffer sur ces processus qui constituent une menace dans un contexte régional et international de montée des périls sécuritaires de toutes sortes et qui pourraient trouver dans ces flux migratoires, notamment clandestins, un vecteur essentiel. Les autorités nigériennes jugent « pas acceptables » les vagues de refoulement des migrants ouest-africains « qui ne sont pas entrés en Algérie via le Niger », selon elles.

Considérée comme un eldorado et un point de transit vers l'Europe, l'Algérie a expulsé depuis 2014 des milliers de migrants irréguliers originaires d'Afrique de l'Ouest et centrale, selon les Nations unies. Et les autorités algériennes ont démantelé plusieurs réseaux internationaux de passeurs de migrants.

Certes, les Algériens témoignent de beaucoup de compassion et de générosité envers ces migrants dont beaucoup sont venus avec leurs familles, mais en l'absence d'un cadre juridique adéquat les protégeant, ces derniers se trouvent dans une situation de vulnérabilité et de risque. L'Algérie reste attachée aux droits humains dont celui de la mobilité, mais reste inquiète des flux migratoires clandestins menaçant sa sécurité nationale.