Alors que la numérisation se généralise, donnant lieu à des services au bout d'un clic offert par l'administration locale, la Poste, Algérie Télécom, la Justice, les Impôts, la Caisse nationale de retraite, et d'autres encore, la question de la sécurité numérique se pose avec acuité.

La question est double, elle se pose en matière de sécurisation des réseaux informatiques, dont la mission incombe aux services compétents des secteurs étatiques concernés, et également pour l'utilisateur ou l'internaute, qui doit veiller à sa sécurité numérique dans un quotidien digitalisé. L'Algérien est-il bien outillé pour veiller à sa sécurité numérique ?

Dans ce cadre, les spécialistes livrent de nombreux conseils, comme prendre soin d'éviter de faire des achats sur des sites Internet non sécurisés ou potentiellement dangereux, car les informations concernant le mot de passe, et autres informations personnelles et bancaires, notamment, peuvent être interceptées et utilisées frauduleusement par des tiers. Dans ce sillage, on recommande également d'effectuer des mises à jour régulières des téléphones portables, des ordinateurs et des tablettes, de ne pas installer des logiciels non autorisés, d'utiliser un anti-virus, de verrouiller l'accès au profil par des mots de passe efficaces, de ne pas se connecter à des réseaux Wifi inconnus et de sécuriser l'accès au Wifi personnel a minima avec une clé WEP et idéalement avec une clé WPA 2 qui est plus sécurisée. Des personnes malveillantes peuvent également accéder à la messagerie électronique, couramment utilisée de nos jours, dans le cas où celle-ci n'est pas sécurisée à l'aide d'un mot de passe solide. Des courriels frauduleux utilisent des logos officiels pour attirer dans leurs filets les internautes crédules. En sus de l'autre faille numérique que représentent les réseaux sociaux, utilisés à très grande échelle et où fourmillent les actes d'hameçonnages. Comme on peut le constater, la généralisation de la numérisation rend la menace de la fraude numérique quasiment suspendue aux gestes quotidiens. Avec les jeunes, qui maîtrisent le domaine du numérique, le problème est relativement moins grave, mais avec les personnes âgées, l'accès aux codes secrets et mots de passe est ouvert aux proches et aux inconnus. A quoi sert-il (pour l'exemple) de donner des codes numériques à des retraités pour télécharger leurs documents administratifs sans se déplacer ou aux clients d'Algérie-Poste quand au bout du parcours, ils finissent par les livrer au gérant du cybercafé du coin ou appeler à la rescousse un inconnu et lui donner le code de la carte magnétique afin de retirer de l'argent du distributeur de billets de banque ? Après de nombreux cas de vols, les gens font plus attention aux codes secrets, qu'ils prennent soin d'introduire eux-mêmes dans les machines, mais pour télécharger des documents administratifs, les codes perdent tout leur secret quand on est contraint de les dévoiler aux gérants des cybercafés devenus par la force des choses des administrations numériques où on peut télécharger les actes de naissance, le casier judiciaire et de nombreux autres documents. La généralisation de la numérisation exige de ce fait un ordinateur et une imprimante pour chaque famille.