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L'Association des hémophiles sollicite l'implication des imams: Les circoncisions collectives pointées du doigt

par M. Aziza

La présidente de l'Association nationale des hémophiles, Latifa Lamhene, a mis en garde contre la circoncision collective ou de masse pratiquée souvent au 27ème jour du mois de Ramadhan et qui « contrairement aux idées reçues n'apporte aucun gain sur le plan religieux. Au contraire, il peut y avoir des surprises fâcheuses, notamment si l'enfant n'est pas préalablement soumis à des examens préopératoires », est-il soutenu. La présidente de la l'Association des hémophiles, Mme Latifa Lamhène, dans une déclaration faite au ‘Le Quotidien d'Oran' en marge d'une soirée « à caractère préventif » organisée par ladite association, jeudi dernier, à l'hôtel Mercure, à Alger, au profit des familles des enfants circoncis « au cours de l'année. Et ce, en présence de représentants du ministère de la santé. La présidente de l'Association appelle à lutter contre les circoncisions collectives, qui sont généralement pratiquées à la deuxième quinzaine du mois de Ramadhan ou à la veille du 27ème jour du mois sacré. Certaines circoncisions, dit-elle, se font en dépit des recommandations et des instructions du ministère de la Santé, en dehors du cadre médical ou en dehors du milieu hospitalier. Et parfois elles sont effectuées par des médecins généralistes et des infirmiers. Pourtant, il s'agit bien d'un acte chirurgical. Ce qui entraîne, dans certains cas, des complications telles que les hémorragies, les infections et parfois même le décès. Notamment, quand il s'agit d'enfants hémophiles qui ne sont pas identifiés.

Mme Lamhéne s'est dite contre l'organisation des circoncisions avec un nombre important d'enfants à circoncire, même s'ils ne sont pas hémophiles, mettant en garde contre les mauvaises surprises. Car, dit-elle, l'hémophilie n'est pas seulement une maladie génétique. Selon les études faites par la Fédération mondiale de l'hémophilie, 30% des cas d'hémophilie sont des cas sporadiques. C'est-à-dire, que les enfants peuvent être atteints d'hémophilie sans qu'il y ait des antécédents familiaux. Elle revient pour dire qu'il y a aussi un nouveau problème qui a commencé à germer, depuis les années 2000, « la circoncision après le 7ème jour de la naissance qui est mêlée à laakika ». Pourtant, affirme-t-elle, la circoncision est un acte chirurgical qui n'est pas pratiqué seulement par les musulmans, mais par les chrétiens, les aborigènes, des peuples africains de différentes ethnies et religions. Notre interlocutrice a appelé le ministère des Affaires religieuses à s'impliquer dans la prévention contre ces préconçus.

« Les imams doivent prêcher pour prévenir et lutter contre les circoncisions de masse », dit-elle. Affirmant que les parents peuvent programmer, dans le milieu hospitalier des circoncisions, tout le long de l'année et organiser par la suite la fête durant le 27ème jour du Ramadhan.

La présidente de l'Association plaide pour une collaboration entre le ministère de la Santé et celui des Affaires religieuses pour la définition d'un âge pour la circoncision, avec l'obligation d'un bilan préopératoire. Et surtout l'interdiction de la circoncision à domicile. Elle dira qu'un garçon sur 5.000 peut avoir l'hémophilie sans compter les autres troubles rares de la coagulation. Et de préciser que 3.875 personnes sont atteintes d'hémophilie en Algérie, recensées par les Autorités sanitaires jusqu'au 31 décembre 2023.