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Le Président a parlé

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Aussi loin que je me souvienne, à chaque approche d'une élection majeure comme celle de président de la République (mais, en fait, en Algérie, le débat peut concerner toutes les «Présidences», aussi bien celle d'un club de foot que celle d'une Apc ou même d'une simple association), les discussions vont bon train et les spéculations, ainsi que les observations et critiques vont encore plus vite. Chez nous, à la vitesse d'un TGV. C'est encore bien plus rapide et bien plus complexe lorsque ladite-élection concerne un deuxième mandat. Cela a concerné, en politique, Macron en France, ou Erdogan en Turquie, ou Macky Sall au Sénégal ou demain Saïd en Tunisie et Biden aux Usa. Ou en sports pour la Faf, le Crb, le Mca ou la Jsk ou Magra ou...

Le plus petit des silences ou la plus courte des phrases du candidat -tout particulièrement lorsqu'il est en fin de (1er) mandat et, pense-t-on, en pôle position- est immédiatement capté (e) en plein vol, analysé (e), décortiqué (e), soumis(e) au détecteur (populaire) de « vérités ». Le candidat, même non encore déclaré, est paré de lauriers ou descendu en flammes, selon que l'on soit pour ou contre. Ceci ne se passe pas seulement sur les réseaux sociaux (avec les éternels râleurs et autres contempteurs ou/et laudateurs) mais aussi dans les arrière-salles des cafés, et lors de veillées familiales ou amicales. Pourtant, tous ceux qui connaissent peu ou prou ses bases élémentaires savent que la « chose politique », celle liée aux pouvoirs, depuis la nuit des temps, emprunte le même cheminement, sauf imprévus (maladie, décès, etc ....) toujours possibles, mais dont il est tenu compte par les plus avertis des politiciens et par les politistes.

Donc, pour ce qui concerne l'Algérie, la dernière annonce d'élection présidentielle légèrement avancée, ne gênant, en réalité, selon moi, que peu d'événements et peu de monde, a fait « tirer -ici et là- dans tous les coins », avec des argumentations, des supputations et des thèses allant de la plus ridicule à la plus raisonnée. Ainsi va l'Algérie, ce qui, en définitive, tant que cela reste entre nous, n'est pas condamnable car montrant et démontrant que la vie politique nationale reste, malgré toutes les difficultés, réelles ou supposées, de la vie quotidienne, intéressante et dynamique pour toutes et pour tous. Gênant peut-être, car présentant pour les moins avertis ou les plus obtus ou les critiques habituels, une image obscurcie du paysage politique.

Samedi 30 mars, le président de la République, « Ammi » Tebboune , répondant à des journalistes - dans son entrevue périodique, rencontre désormais habituelle, a parlé. Il a apporté toutes les réponses attendues et a dissipé toutes les « inquiétudes ». Précis et concis! Assez suffisant pour passer un Aïd tranquille et pour que tous les intéressés par la magistrature suprême du pays se préparent. Des meetings électoraux à programmer les pieds dans l'eau! Pourquoi pas?