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Double standard

par Abdelkrim Zerzouri

L'Iran a été systématiquement épinglé ces dernières années sur les violations des droits humains par le Conseil des droits de l'homme (CDH) onusien, et cela a toujours donné lieu à des débats chauds à Genève. Mais cette fois-ci, la situation démasque le groupe occidental qui a initié ce projet de résolution par rapport à ce qui se passe en Palestine, sans que quiconque ne bouge le petit doigt. Lors de la 55e session du CDH, tenue la semaine écoulée à Genève, l'Algérie a clairement déclaré par la voix de son représentant permanent auprès du bureau de l'ONU et des organisations internationales, Rachid Bladehane, avant même le vote sur le projet de résolution en question, qu'elle «votera contre», et ce sans rentrer dans le fond du débat. Pour ainsi dire, c'est l'Algérie qui a épinglé les initiateurs de ce projet de résolution, en exprimant sa profonde préoccupation du «double standard au sein du Conseil des droits de l'homme (CDH), qui soulève la question des droits de l'homme dans certains pays sans prendre la moindre mesure crédible pour mettre fin au génocide en cours contre les Palestiniens».

Plus explicite, le représentant de l'Algérie a estimé que «la réponse disproportionnée au sein du Conseil soulève des inquiétudes légitimes quant à la sincérité et à la cohérence des positions de certains de ces pays dans la défense des droits de l'homme face aux violations à grande échelle perpétrées par l'occupation israélienne contre les Palestiniens, comme le confirment les rapports et appels des Nations Unies».

Pour l'Algérie, ainsi que d'autres pays, l'approche dans le traitement des questions relatives aux droits de l'homme à l'échelle mondiale doit être «constructive, globale, non politisée, non sélective et impartiale et de manière équitable, objective et crédible».

Par le passé, en 2021, par exemple, de nombreuses délégations ont ouvert un débat de méthode en ce qui concerne l'appréciation de la situation des droits de l'homme dans les pays, se demandant s'il est productif de montrer certains pays en développement du doigt alors qu'aucune région au monde n'est exempte de violations des droits de l'homme ? Ces délégations ont insisté sur le fait qu'«il faut se garder de politiser les droits de l'homme et d'en faire un prétexte pour imposer des pressions politiques sur les Etats qui restent libres de choisir leur mode de gouvernement et de développement», tout en restant «généralistes» dans leurs observations. Ce qui n'est pas le cas cette fois-ci avec les preuves flagrantes des violations des droits humains les plus élémentaires par l'entité sioniste, alors que le projet de résolution présenté par le groupe occidental braque tous les feux sur l'Iran. Dans ce sens, le représentant de l'Algérie a souligné qu'»il est frustrant d'observer l'application sélective des principes des droits de l'homme au sein du CDH et le passage sous silence de la tragédie en cours en Palestine, où des dizaines de milliers d'innocents continuent d'être tués en violation flagrante du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme», estimant que l'incapacité du CDH à faire face à ces atrocités «envoie un message inquiétant quant à son engagement en faveur de la justice, de l'impartialité et de l'égalité».